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Info médias. La chaîne de télévision franceinfo en lice pour remplacer France 4 sur le canal 14 de la TNT

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a annoncé la semaine dernière la disparition de la chaîne France 4 de la TNT. Le canal 14 qu'occupe la chaîne, bientôt 100% numérique, suscite bien des convoitises, dont celles de franceinfo et BFMTV.

Article rédigé par franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le basculement de France 4 en tout numérique libère le canal 14 de la TNT, ce qui pourrait profiter à la chaîne franceinfo, lancée fin 2016 tout au bout de la TNT, sur le canal 27 (Illustration). (JEAN-FRANÇOIS FREY / MAXPPP)

Suite à l’annonce de la réforme de l’audiovisuel public, la ministre de la Culture Françoise Nyssen, annonçait la semaine dernière la disparition de France 4 à la télévision. Celle-ci pourra être suivie sur sur internet, ce qui aura pour conséquence de libérer un canal sur la TNT. Les dirigeants de l'audiovisuel public rêvent d'y insérer la chaîne franceinfo, à l'image de la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte qui a confirmé cet intérêt hier, dans le journal Le Parisien et son édition nationale Aujourd'hui en France.

Si cet emplacement est aussi convoité, c'est en raison de sa place de choix, avant BFMTV, leader des chaînes d'information avec 2,3% de part d'audience. CNews, LCI en ont quant à elles 0,6%, suivies de franceinfo, à 0,4%.

Des numéros de chaîne qui pourraient changer 

BFMTV est la première sur chaîne d'information avec son numéro 15, alors que CNews a le numéro 16, LCI le 26 et franceinfo le 27. Cette place de dernier de la TNT gratuite dessert la chaîne publique, ce qui constitue un "réel handicap" selon la ministre de la Culture. Et pour cause : la grande majorité des téléspectateurs n'ont pas pour habitude de zapper autant. C'est pourquoi franceinfo pourrait passer devant ses rivales, à la place de France 4.

Cela serait en effet un coup dur pour la chaîne privée du canal 15 qui perdrait une partie de son public. Son fondateur Alain Weill a une autre solution pour la chaîne vacante : faire glisser toutes les chaînes d'un numéro. Ainsi, BFMTV prendrait le 14, CNews le 15, LCI le 15 et franceinfo le 26. Si cette alternative paraît envisageable, il faudra néanmoins trouver un nouveau nom à Chérie 25 qui basculerait sur le canal 24. Aucune incidence pour la chaîne Numéro 23 qui aura pour nom RMC Story à la rentrée.

Le CSA pour arbitrer les débats

L'État a un droit de préemption concernant l'attribution de la chaîne. Autrement dit, il peut s'approprier une fréquence disponible et y installer une chaîne publique. S'il entame cette démarche, celle-ci bénéficiera à franceinfo ou France Ô. Toutefois, la chaîne des Outre-Mer serait également sur la sellette et pourrait arrêter sa diffusion. Il est donc plus probable que le choix se porte sur la chaîne d'information.

En revanche, si l'État reste extérieur à cette attribution, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) devra lancer un appel d'offres. La priorité sera donnée à une chaîne de la TNT diffusée en définition simple souhaitant passer en haute définition. Cela signifierait que franceinfo, France Ô et LCI seraient les principales concernées, à condition de doubler leur coût de diffusion et investir sept millions d'euros par an.

Dans le cas où franceinfo récupérerait la fréquence libérée, elle ne serait néanmoins pas propriétaire de son numéro, ce dernier ayant été attribué, à l'époque, par tirage au sort. C'est le CSA qui devra définir la place de l'heureuse élue et non pas l'État qui ne peut imposer un quelconque arbitrage. Il s'agit là d'un casse-tête pour l'autorité de régulation de l'audiovisuel qui n'a encore jamais eu affaire à ce problème et qui aura à cœur de montrer qu'il prend ses décisions en toute indépendance.

Il reste une hypothèse : celle que la fréquence soit attribuée à une nouvelle chaîne comme Mediapro, qui a promis de créer une antenne 100% foot pour diffuser la Ligue 1 dont elle a raflé la plupart des droits télévisés. Toutefois, le groupe espagnol est détenu à 53% par un fonds d'investissement chinois. Or la loi stipule que le capital des chaînes TNT doit être européen à plus de 80%.

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