Documentaire sur Emmanuel Macron, série sur les coulisses de la Maison de la Radio, collaboration avec Brad Pitt... les grands projets de Mediawan

Pierre-Antoine Capton est, l'un des fondateurs de Mediawan, le premier producteur de fictions en Europe pour la télévision. Cette société qu'il dirige compte notamment dans son catalogue des séries comme HPI ou 10% ainsi que l'émission C à vous. Plusieurs projets sont en cours de réalisation. Pour le cinéma Mediawan qui produit notamment le blockbluster Les trois mousquetaires, a racheté la boîte de production Plan B, dont Brad Pitt est l'un des producteurs. 

franceinfo :  Des salariés de la production audiovisuelle, des techniciens notamment arrêtent ponctuellement le travail depuis plusieurs semaines pour obtenir des augmentations de salaire de 20%. Les syndicats de producteurs leur ont proposé jeudi entre 3 et 5% de revalorisation. Insuffisant jugent-ils, ils appellent maintenant à la grève générale dès lundi. Pourquoi les négociations coincent ? Les producteurs ne peuvent-ils pas mieux payer les ingénieurs son, les scrips, les décorateurs ? 

Pierre-Antoine Capton : On peut mieux les payer. Des négociations syndicales ont démarré jeudi, c'est une première réunion qui a eu lieu. Il y a déjà eu des efforts. Il y a une autre réunion qui est prévue la semaine prochaine. L'écoute sociale est primordiale dans notre métier. On est dans un secteur qui est quand même en pleine évolution et révolution avec des nouveaux entrants. La grève aux États-Unis a eu un impact important. Aujourd'hui, on doit être tous extrêmement attentifs parce que si on parle d'impacts très importants pour les producteurs, pour les chaînes de télévision, à un moment où c'est peut-être un peu plus complexe. Je suis persuadé qu'on va pouvoir trouver des solutions tous ensemble. 

Médiawan a des productions impactées par cette grève ? 

Le tournage d'HPI a été impacté. Il est depuis est terminé. Au-delà de ça, c'est tout le secteur qui peut être impacté, donc on doit trouver une solution le plus rapidement possible. 

Les techniciens, notamment, travaillent de plus en plus parce qu'il y a de plus en plus de diffuseurs des plateformes. Ce n'est pas normal qu'ils demandent d'être mieux payés ? 

Si et il y a des propositions en cours. Jeudi, la proposition était entre 3 et 5%, avec d'autres avantages. Il y a plein de genres différents et je ne veux pas rentrer dans le détail car ça serait trop compliqué entre l'animation, le documentaire, le flux, la fiction. Mais en tout cas, on a tous envie de faire des efforts et de repartir tous au travail. 

Mediawan a pas mal de projets sur le feu. Vous préparez un documentaire sur Emmanuel Macron. Vous le suivez partout depuis le début de son second mandat ? 

L'histoire de Mediawan, c'est de créer des contenus premium, de préparer, par moments, des choses dans le secret confidentiel et de trouver le meilleur moyen de le faire. On avait fait avec Orelsan il y a quelques années un documentaire qui racontait son parcours. Avec Emmanuel Macron, on a fait ce premier documentaire en 2017 qui racontait les coulisses de son élection et on a eu l'idée de vouloir le suivre lors de sa deuxième campagne présidentielle. Il s'avère que tout a été impacté par l'Ukraine, par plein de sujets. On a continué de tourner. On a deux réalisateurs qui le suivent et on est en train de travailler sur un film. Je ne peux pas vous dire encore où il sera diffusé, comment il sera diffusé... 

Cela pourrait être au cinéma ? 

Aujourd'hui, on se laisse le champ de toutes les possibilités, peut-être à l'international, peut-être en France, sur une plateforme, peut être une série, on ne sait pas encore. Tout ce que je sais, c'est qu'on a des séquences qui sont incroyables, jamais vues et on est extrêmement fiers de ce film qui n'est pas réalisé par Cédric Jimenez. Quand on a eu voulu faire ce film, on a demandé à Cédric Gimenez un regard artistique, mais ce n'est pas lui qui le réalise. 

Vous préparez la suite des Trois Mousquetairs, qui s'appelle Milady. Le premier, d'Artagnan a séduit plus de trois millions de spectateurs. Est-ce suffisant pour un tel blockbuster ? 

C'est suffisant. Si on arrive à avoir à peu près le même nombre de personnes dans les salles, pour le deuxième volet, ce sera un gros succès. 

Est-ce rentable ? 

C'est rentable. Mais ce n''est pas le sujet aujourd'hui chez Mediawan. Pour le cinéma, le sujet, c'est d'être capable d'accompagner des talents et de les faire rayonner à l'international. Aujourd'hui, dans le groupe, on a produit Les Trois Mousquetaires, Je verrai toujours vos visages, qui était un film exceptionnel, mais aussi Miraculous Ladybug, qui est le film français qui a le mieux marché à l'international en 2023. Donc aujourd'hui, on veut accompagner tous ces talents, leur permettre de rayonner et ce n'est pas l'impact économique qui nous intéresse. 

Il va y avoir aussi le biopic sur Bob Marley qui va sortir au cinéma en février. C'est le fruit de votre collaboration avec Brad Pitt, dont vous avez racheté la boîte de production  Plan B. Que vous apporte cette alliance-là ?

L'association avec Plan B et ces trois producteurs, dont Brad Pitt, qui sont eux-mêmes actionnaires de Mediawan, ça nous a ouvert un champ de possibilités incroyable, nous permet d'accompagner nos séries et nos programmes européens aux États-Unis et de collaborer avec des grands talents. 

"On produit le prochain film de Tim Burton, le prochain film avec Brad Pitt et Georges Clooney. Un film sur la Formule un. On rencontre des gens exceptionnels." 

Pierre-Antoine Capton, PDG de Mediawan.

à franceinfo

Mediawan rayonne déjà à l'international grâce aux plateformes, on le voit avec la série 10% par exemple, qui est un succès mondial. 

On a cinq nouveaux remakes qui sont en cours dans différents pays. C'est formidable de faire rayonner les contenus français à l'international. Mais en même temps, on essaie aujourd'hui, grâce à des compagnies comme Plan B, de pouvoir monter d'un niveau encore la qualité. En France, on a les meilleurs talents possibles et on continue de les accompagner. 

HPI aussi va avoir sa version américaine et vous avez annoncé la semaine dernière que vous travaillez sur une série sur les coulisses de Radio France, un peu à la manière de 10% justement. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

On est au démarrage du projet. Lors d'une une discussion avec Sibyle Veil, PDG de Radio France, où on parlait un peu de toutes les coulisses de la Maison de la Radio, on s'est dit que c'était un territoire formidable pour raconter un peu les coulisses. Qu'il y avait des choses de temps en temps drôles. Qu'il y avait des enjeux et des tensions. Vous êtes souvent dans l'actualité. On s'est dit qu'on pourrait faire une série. 

C à vous fait aussi partie des émissions de Mediawan. Est-ce la dernière saison d'Anne Elisabeth Lemoine à sa tête ? 

Non, je ne le souhaite pas et je l'ai déjà dit. Anne-Elisabeth Lemoine, Patrick Cohen et tous les talents qui nous ont rejoints forment une super équipe. L'émission n'a jamais autant performé qu'en ce moment sur une actualité difficile. Je suis particulièrement fier du travail d'Anne-Elisabeth Lemoine et donc elle sera. 

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