"Shangaï-sur-Moselle" : vive l'emploi ou gare au cheval de Troie
La bonne nouvelle pour l'emploi en Lorraine, une nouvelle affaire de prothèses défectueuses et la vedette du matin dans la presse : c'est encore "The Artist" Jean Dujardin qui fait la Une d'une grande partie des quotidiens.
L'invitée de l'hyper revue de presse : Andréa Rawlins-Gaston, l'auteur du documentaire "Mes parents sont homos" diffusé ce soir sur Canal Plus.
L'actualité du Web
C’est le choix du matin sur Internet : The Space, un
immense musée musical virtuel qui doit ouvrir ses pages Web en mai prochain… Des
milliers de chansons à écouter en ligne, sur votre ordinateur ou votre
téléphone…
Et ces chansons
proviennent d'une collection bien particulière. Puisqu'il s'agit de la totalité
de l'immense discothèque personnelle d'une légende de la radio anglaise : John
Peel.
Son nom ne vous dit peut
être rien, mais cet homme disparu en 2004, chevalier de l'ordre de l'empire
britannique, était l'un des journalistes animateurs de radio les plus respecté
du royaume uni, et au souvent bien au-delà.
Il parle pour la première
fois dans le poste en 1961 aux USA, mais sa carrière, John Peel la fera à la
BBC, et en particulier sur les ondes de Radio One, la radio musicale pour les
jeunes anglais. C'est John Peel qui découvre et diffuse souvent pour la
première fois des artistes aussi importants dans l'histoire de la musique que
Pink Floyd, David Bowie, T Rex, les Sex Pistols, les Cure, les Clash ou Joy
Division. Même si sa chanson préférée reste celle d'un petit groupe : The
Undertones, ça s'appelle "Teenage Kicks".
Cette chanson des
Undertones sera donc en ligne dans The Space. Aux côtés de 25.000 vinyles 33
tours, 40.000 CD's et autant de 45 tours. Un pan de l'histoire de la pop music
vous sera donc offert dans ce musée virtuel. Comme l'écrit le site des Inrocks,
il s'agit là de la plus mastondontesque collection de disques, jusque là
inexploitée. Ce travail de numérisation est le fruit de la collaboration du
centre John Peel, du conseil des arts britanniques et de la BBC. The Space est
un musée éphémère, et sera ouvert de mai à octobre.
Bonus : le documentaire "John Peel's Record Box" en 4 épisodes.
Les Razzie Awards 2012 : le pire du cinéma américain
On a beaucoup parlé du meilleur du cinéma avec les
Oscar, mais il existe aux Etats-Unis une autre compétition… Les Razzie Awards
qui récompensent le pire du cinéma amércain.
Vous connaissez peut être
en France les Gérard du Cinéma qui s'amuse à célébrer les plus
films de l'année avec drôlerie et mauvaise foi…. Et bien les Razzie Awards,
c'est la même chose mais à l'échelle d'Hollywood. Une compétition à
découvrir sur l'édition française du Huffington Post. Les films, actrices et
acteurs nommés sont dévoilés juste avant les Oscars…
Le favori cette année est
l'acteur de comédie Adam Sandler, pour l'inoubliable Jack et Julie.
Record de nominations pour
le pauvre Sandler qui concoure même pour le Razzie Award de la plus mauvaise
actrice puisqu'il incarne un frère Jack, et sa sœur Julie.
Parmi les favoris, on
trouve des blockbusters comme Transformers 3
Transformers 3 qui étaient
aussi aux Oscars pour ses effets spéciaux ou le mixage de sa bande son. Reparti
bredouille de la cérémonie des Academy Awards, son réalisateur Michael Bay est
nommé pour le Razzie des plus mauvais réalisateurs…Idem pour Garry Marshall
avec Happy New Year
Oulah, ça donne envie… non
? Comme le signale le Huffington Post, l'édition 2012 des Razzie qui doit se
dérouler le 1er avril prochain ne ressemblera pas à l'édition 2010.
Un cru exceptionnel, puisque l'actrice Sandra Bullock, très fair play, était
venu chercher son Razzie de la pire actrice alors qu'elle venait de recevoir un
Oscar quelques semaines plus tôt pour un autre film..
La liste complète des
nommés à retrouver sur le site officiel de la compétition razzies.com
Un destroyer stellaire de classe Impériale I made in France
La semaine dernière, nous vous parlions de ces
étudiants américains qui avaient estimé le devis de construction de l'Etoile Noire du film La Guerre des Etoiles. Des français ont décidé de réagir et de
calculer le coût de fabrication d'un destroyer stellaire…
Et plus précisément d'un
destroyer stellaire de classe impériale-I, je vous rappelle qu'on ne rigole pas
avec la Guerre des Etoiles…
C'est à découvrir sur le
site français Holonet.fr, une référence en termes de site de fans de Star Wars.
Les animateurs d'Holonet se sont donc lancer dans l'estimation de la
fabrication de cet immense vaisseau spatial pour la flotte galactique française
et ainsi répondre à l'étoile de la mort des étudiants américains qui valait
pour mémoire 664 mille milliards de dollars.
Alors, pour le destroyer,
la facture est moins chère, avec un coût de construction qui reste estimé à 600 milliards d'euro, le** coût global pour toute la durée de vie de l'engin : environ 1.540 milliards d'euro ** s. Mais attention aux couts des salaires
des travailleurs à bord, estimés à 840 millions d'euros par an.
L'équipe du site Holonet
précise qu'il faut prendre tout cela "au 28ème degré" vous l'avez
compris.
La revue de presse et du Web
Avec d'abord une annonce spectaculaire en Lorraine sur le front de l'emploi...
D'un côté Florange, le crépuscule des dieux de la métallurgie, ArcelorMittal où la bataille des hauts-fourneaux continue sur fond de guérilla syndicale. De l'autre côté ce matin, une bonne nouvelle - enfin - pour l'emploi, ça n'arrive pas si souvent, c'est donc évidemment la Une de l'Est républicain et du Républicain lorrain : 3000 emplois seront créés d'ici 2014 à Illange-Bertrange près de Thionville sans compter toutes les retombées indirectes... 230 000 mètres carrés, 150 millions d'euros d'investissements privés... Un gigantesque complexe d'affaires va sortir de terre, il doit accueillir les dirigeants et les réseaux économiques de près de 2000 entreprises chinoises désireuses de s'implanter en Europe.
Une bonne nouvelle donc pour l'emploi et pour la Lorraine, mais aussitôt un soupçon évoqué dans le Républicain lorrain. Avec la perspective de voir débarquer cette armada chinoise, un élu local se dit qu'il touche du doigt la mondialisation. Il évoque un "Shangaï-sur-Moselle", même si les investisseurs sont européens. Ca risque quand même dit-il d’être "un cheval de Troie" pour les produits chinois en Europe.
Au-delà de ces inquiétudes, il reste que la création de 3000 emplois en Lorraine dans le contexte de crise, ça ne se refuse pas, d'ailleurs pas une voix n'a manqué hier au conseil général de Moselle, une union sacrée de tous les élus, de gauche comme de droite, unanimes pour une fois pour soutenir le projet.
Des élus qui parient sur le dynamisme de la politique économique en Moselle pour que les conteneurs chinois repartent aussi pleins vers la Chine qu'ils arriveront en Moselle. Un exercice de mondialisation grandeur nature, l'occasion de montrer la capacité des Européens à s'imposer face aux Chinois pour que le nouveau centre d'affaires ne soit pas juste un centre de réception mais devienne aussi une porte ouverte sur la Chine pour l'industrie française et européenne. Pari à haut risque ou chance à ne pas laisser passer, réponse à partir de 2014...
En feuilletant la presse, une nouvelle affaire de prothèses défectueuses...
C'est à lire dans le Figaro : après les implants mammaires PIP, la série noire continue. En juillet 2010, des prothèses de hanche du groupe américain Johnson & Johnson étaient retirés du marché français sous la pression des autorités sanitaires.
En juillet 2010, soit un an après l'interdiction des mêmes prothèses aux Etats-Unis, et dans cet intervalle, des patients français ont continué à recevoir ce type d'implants jugé problèmatique aux Etats-Unis et en Australie.
Des prothèses qui entraînent un taux de réintervention chirurgicale anormalement élevé, et qui provoquent la libération de particules métalliques dans l'os et le sang des patients.
Selon Damien Mascret dans le Figaro, le fabriquant américain a tout fait pour garder ces prothèses défectueuses sur le marché malgré les signaux inquiétants venus d'Australie dès 2007. En France, près de 400 personnes auraient reçu cette prothèse de hanche, et un peu moins de 100 000 dans le monde.
Et puis on n'y échappe pas ce matin, 24 heures après le triomphe de The Artist aux Oscars, la presse est unanime à saluer la performance de Jean Dujardin...
Le Figaro, le Parisien, Libération, la Croix, l'Humanité, les Echos et une bonne partie de la presse régionale : la vedette du matin, c'est encore Jean Dujardin à la Une de la plupart des quotidiens... Sans compter les commentaires des éditorialistes, nombreux à s'interroger ce matin sur les raisons profondes du succès du film...
Dujardin qui passe malgré lui de la rubrique cinéma à la rubrique politique : La France de Dujardin, c'est le titre de l'édito du Figaro, qui fait de Jean Dujardin le symbole de la vitalité française et qui en tire une leçon : à défaut de dominer le monde, la France peut aspirer à lui plaire...
Au-delà du cas Dujardin, Libération suggère aussi que le succès de The Artist repose aussi sur ce profond courant nostalgique qui étreint la culture occidentale... Pour Hervé Cannet dans la Nouvelle République du Centre, on peut d'ailleurs se demander si le triomphe américain d'un film muet en noir et blanc qui raconte les déboires d'un acteur dépassé par le progrès est vraiment de nature à remonter le moral des Français. Et bien à ce référendum conclut-il la réponse est "oui" pour ce stupéfiant miracle, 2012, vous savez l'année où la France a raflé cinq Oscars...
Jacques Guyon dans la Charente libre en tire une autre leçon : en ces temps de campagne électorale où se déchaîne le vacarme des mots, Jean Dujardin a brillamment démontré qu'on pouvait faire rêver, qu'on pouvait persuader, séduire et se rallier tous les suffrages sans prononcer un seul mot...
La presse à la Une
Une bonne nouvelle pour la Lorraine sur fond de crise économique et de hauts-fourneaux menacés : à la Une du Républicain Lorrain, "3000 emplois", une belle promesse à l'horizon 2014-2015, avec un nouveau centre d'affaires géant qui va pousser près de Thionville. Les futurs occupants des lieux : les représentants de 2000 PME entreprises chinoises désireuses de s'implanter en Europe. Avec un soupçon : que ce nouveau pôle d'affaires soit un cheval de Troie chinois au coeur de l'Europe. Explications avec Pierrer Roeder du Républicain Lorrain.
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