Facebook roule-t-il pour Sarkozy ?

Au sommaire : "Jour J pour la candidature de Nicolas Sarkozy", et du côté d'internet, polémique autour de la nouvelle page Facebook du président.

Les invités de l'hyper revue de presse :

François Dufour , rédacteur en chef de Mon Quotidien, le journal pour les ados du groupe playBac. A la Une : les enfants passent plus de 10 heures par semaine devant Internet.

Dominique Quinio , la directrice de la Croix, pour présenter l'opération spécial de plusieurs journaux du groupe Bayard  qui se mobilise autour de la problématique du "vivre ensemble", de Notre Temps à astrapi, avec un supplément de 28 pages réalisé par des publications du groupe Bayard à retrouver dans la Croix.

La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : ce matin, un papa américain en colère contre un post publié par sa fille Hannah sur Facebook. Le résultat en vidéo sur Youtube. 

La revue de presse et du Web

A la Une ce matin, un président et un candidat...

Il y aura donc ce soir une déclaration de candidature de plus à la présidentielle. Personne dans la presse n'envisage autre chose qu'un "oui" ce soir quand la question de sa candidature sera posée sur TF1 au président sortant. "L'omniprésident va se changer en hypercandidat" et la "blitz campagne" va partir sur les chapeaux de roue écrit Daniel Ruiz dans la Montagne.

Ce matin, avant même cette annonce télévisée, c'est comme si c'était fait : "Cette fois, c'est parti" claironnent à la Une le Parisien et Aujourd'hui en France, c'est le "Jour J" pour le Figaro, et on trouve un Sarkozy "Sur la ligne de départ" à la Une de Libération...

Au fait, est-ce que ça va changer quelque chose ? Non répond Jacques Guyon dans la Charente Libre : à force de jouer au chat et à la souris avec l'opinion, c'est raté pour l'effet de surprise. C'est même un non-événement pour Jacques Camus dans la République du Centre... Pour lui, le candidat qui voulait être celui du triple A deviendra simplement ce soir, par la force des choses, le candidat du triple galot pour tenter de rattraper son retard dans les sondages sur François Hollande.

La campagne présidentielle va donc connaître un nouvel épisode ce soir à la télé, mais elle se joue aussi sur le Web...

Le Web qui n'est pas épargné par les polémiques politiques. La dernière en date, c'est le buzz autour du nouveau profil Facebook de Nicolas Sarkozy avec une question posée par Frédéric Martel sur lexpress.fr : "l'une des plus grandes sociétés américaines a-t-elle décidé de faire la campagne de Nicolas Sarkozy ?"

Derrière cette question, le nouveau profil Facebook de Nicolas Sarkozy. On y découvre une biographie en images qui utilise à la perfection toutes les capacités du nouveau mode "journal" de Facebook, et selon l'Express, le lancement de ce nouveau profil n'a été possible que grâce à un travail discret et direct entre Facebook et l'Elysée depuis des mois.  

Cette page Facebook a été mise en ligne il y a quelques jours, vendredi dernier... On y trouve la vie et l'oeuvre de Nicolas Sarkozy illustrées par des centaines de photos et de vidéos actualisées au quotidien, au rythme de l'activité du chef de l'Etat. Dès qu'il sera en campagne officiellement, ce sera, aussi, un formidable journal de campagne...

C'est en plus une biographie soigneusement mise en scène. Selon lexpress.fr, en parcourant cette biographie, on constate entre autres que les photos avec Kadhafi, Ben Ali ou Bachar el-Assad ont été malencontreusement égarées. Disparue aussi la vidéo du "cass'toi pauv'con", et bien sûr pas trace d'Eric Woerth ou de Liliane Bettencourt.

Objectif : montrer un président, et demain un candidat, sous son meilleur jour, dialoguant avec les grands de ce monde et en pointe sur le numérique. La leçon qu'en tire Frédéric Martel sur lexpress.fr, c'est que face à cette démonstration de force sarkozyste sur la Toile, la "fan page" de François Hollande apparaîtra inévitablement très provinciale avec l'image d'un président global et connecté, face à celle d'un candidat socialiste archaïque, le Sarkozy 2.0 face au Hollande low tech.

Jusque là, rien à dire, c'est juste un joli "coup de com", sauf que selon lexpress.fr, Facebook n'est pas irréprochable...

Il y aurait comme un soupçon de favoritisme écrit l'Express, et l'accusation est grave, elle signifie que Facebook se serait ingéré dans la campagne, et pour être clair que Facebook aurait choisi son candidat : Nicolas Sarkozy. A l'appui de cette accusation, Frédéric Martel affirme que l'entreprise aurait mis à la disposition de l'Elysée ou de l'UMP des conseillers pour prendre en main les nouvelles fonctionnalités, une aide dont aucun autre candidat n'a pu bénéficier.
 
L'Elysée et Facebook démentent, mais du côté de François Hollande, on affirme que Nicolas Sarkozy a été clairement privilégié.

Dans un email adressé à la direction de Facebook, et que l'Express révèle, l'équipe Hollande parle d'une implication inacceptable de la firme américaine dans la campagne présidentielle française. Les conseillers de François Hollande n'ont pas l'intention d'en rester là selon l'Express.

On précise côté socialiste que si des employés de Facebook sont intervenus sur leur temps de travail pour bâtir le nouveau profil du président, alors il faudra vérifier si on entre dans le périmètre de l'abus de bien social voire du financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy... "Facebook roule-t-il pour Sarkozy ?" : c'est le titre de cette enquête assez passionnante sur les enjeux et les stratégies de la campagne numérique à lire sur lexpress.fr.

La presse à la Une

A la Une des Dernières Nouvelles d'Alsace : "la colère dans le sang",
enquête sur le malaise dans le monde de la transfusion sanguine, en Alsace et au-delà dans le reste de la France.Explications avec Didier Rose des DNA.