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Histoires d'info. Le plateau de Glières, haut lieu de la mémoire nationale au menu du Tour de France

Franceinfo sera à nouveau la radio partenaire du prochain Tour de France qui passera par le plateau des Glières. Un haut lieu symbolique de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des résistants patrouillent dans les Alpes en octobre 1944. (LC / AFP)

Le Tour de France 2018 passera par le plateau des Glières lors de l'étape Annecy,  Le Grand-Bornand, le mardi 17 juillet . 

Le Plateau des Glières s’est immédiatement imposé comme le symbole de la résistance des maquis contre l’occupant allemand et le régime de Vichy. Pour bien comprendre : on est là à 1 500m d’altitude dans le massif des Aravis non loin d’Annecy, sur un plateau d’un kilomètre sur trois. Le maquis s’y forme à la fin du mois de janvier 1944. Ils sont plus de 400 résistants à s’y masser trois mois plus tard, au mois de mars. Le maquis bénéficie depuis de très nombreuses armes, arrivées par les airs, larguées en trois fois par l’aviation britannique, tant et si bien que l’on considère qu’il s’agit là du premier territoire métropolitain qui échappe à l’autorité du gouvernement de Vichy. Le 26 mars 1944, le maquis tombe : "La tragédie des Glières est terminée. 150 hommes sont morts, 10 sont prisonniers. Mais le monde entier alerté par la presse Suisse et la radio de Londres a la preuve que la Résistance à l'occupant est organisée, qu'elle a des hommes décidés à mourir plutôt que d'être esclaves. La France, terre du courage, affirme sa vitalité. Les gars du maquis entrent dans l'Histoire."

L’écho de la chute de ce maquis est extraordinaire

Le maquis des Glières est un enjeu de la guerre des ondes qui met aux prises Radio Vichy et Radio Londres. Pour la première, les terroristes qui tuent des gendarmes français sont vaincus, pour les seconds, les maquisards ont livré un combat patriotique et héroïques.


On ne va pas occulter le débat historique relancé par la thèse et le livre de Claude Barbier qui en 2014 a remis en cause l’idée d’une grand combat entre 12 000 Allemands et miliciens et 500 résistants, tel que raconté par Radio Londres. Sur Radio Londres, début avril 1944, Maurice Schumann, dira :  "À Glières, 500 Français ont résisté à 12 000 Allemands pendant 14 jours."
En réalité, il ne semble pas y avoir eu de combat, les résistants ayant fui le plateau avant l’attaque, ce qui n’enlève évidemment rien à la grandeur de leur engagement, mais il fallait prouver aux alliés l’importance de la résistance française, une résistance intérieure qu’il fallait intégrer dans les grands plans de reconquête du territoire nationale.


Et dès le lendemain de la guerre, le plateau des Glières est au cœur de la mémoire nationale : "En Haute-Savoie, devant les tombes de Morette où reposent tant de héros du maquis des Glières, monsieur Francisque Gay, vice-président du Conseil est venu commémorer pieusement le souvenir de ceux qui voici deux ans tombèrent sous les balles allemandes. Ce jour-là, parce qu'une poignée de jeunes français proclamèrent à la face du monde que la résistance française n'était pas une chimère, le plateau des Glières n'était pas une histoire, ce fut, selon les paroles de monsieur Gay, résistant de 40, l'avant-garde combattante d'une immense armée."

Connu surtout dans sa région, le maquis des Glières a été l’objet d’une visite annuelle de Nicolas Sarkozy durant sa présidence. En entrant dans le tour de France, il retrouve davantage encore sa place dans notre récit national.
Il y aura aussi cette année l’Alpe-d’Huez, nous rappelant que le Tour de France ne fait pas que mettre en lumière des lieux historiques, il en a aussi fait entrer d’autres dans l’histoire.

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