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La Chine serre la vis aux réseaux

Aujourd'hui: la Chine qui édicte de nouvelles règles très strictes pour les usagers des réseaux sociaux, les géants du Net qui se mobilisent pour plus de sécurité des données et une petite révolution signée IBM.
Article rédigé par Thomas Rozec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (La plateforme WeChat est particulièrement visée. © REUTERS/Petar Kujundzic)

 Que retenir de l'actualité connectée du jour ? Outre les frasques du hacker Ulcan, France Info vous fait son résumé.

Coup de frein sur les réseaux chinois

Décidément, ça n'est pas le grand amour entre les pouvoirs publics chinois et le numérique en ce moment. Ca fait un petit moment que ça dure, mais les choses s'accélèrent depuis un an. La fronde contre les entreprises américaines (que nous avons déjà évoquée plusieurs fois) ne fait pas oublier à Pékin l'une de ses bêtes noires: les réseaux sociaux et la trop grande liberté de parole que l'on peut y trouver.

Le gouvernement vient d'édicter de nouvelles règles, officiellement provisoires, sensées favoriser l'émergence d'un "cyberespace propre ". Elles visent en réalité directement les opposants au régime, qui sont nombreux à militer en ligne, notamment sur le service de messagerie WeChat. Ce dernier a la particularité de proposer, comme Facebook, des comptes "publics", tenus par des personnalités, des médias ou des entreprises, qui y diffusent des informations. C'est par ce biais que s'expriment les dissidents, et c'est ce que veut voir disparaître le pouvoir.

Premier objectif: forcer ces opposants à sortir de l'anonymat qui souvent les protège. Désormais, il sera obligatoire de s'inscrire sous sa véritable identité. Deuxième objectif, le plus important : les museler. Sur ce point, la nouvelle règlementation est très claire: "seuls les médias peuvent publier des informations politiques sur leurs comptes publics, les autres doivent obtenir l'autorisation des autorités ". Sinon, les comptes seront suspendus. Déjà chassés du site de microblogging Weibo, les opposants vont devoir une nouvelle fois changer de plateforme...

Sécurité avant tout

Les géants du Net poursuivent leur grande opération en faveur d'une plus grande sécurité des données, entamée voilà un an, au lendemain de l'affaire Snowden. De nouvelles annonces en ce sens ont encore eu lieu ces derniers jours. Yahoo, par exemple, a dévoilé son intention d'offrir aux utilisateurs de sa plateforme de mails la possibilité de chiffrer leurs envois très facilement. En clair, outre le contenu du message, toutes les informations annexes (les métadonnées) que sont le destinataire, la date ou encore l'heure d'envoi seront rendues illisibles pour quiconque tenterait de les intercepter. 

De son côté, Google a décidé de faire bouger les lignes du côté de la sécurisation des sites webs. L'entreprise a en effet annoncé qu'elle comptait mettre en valeur dans les résultats de son moteur de recherche les sites qui ont recours au protocole de chiffrement HTTPS (le fameux petit cadenas qui apparaît chez votre banque, par exemple), trop peu nombreux à son goût. De quoi motiver quelques patrons du web qui n'ont sans doute pas très envie de voir leur site chéri dégringoler dans les résultats de recherche.

True North, la puce intelligente d'IBM

C'est une petite révolution. IBM dévoile sa dernière création: une puce informatique baptisée True North , dont le fonctionnement s'inspire du cerveau humain. Ses créateurs ont travaillé main dans la main avec des neuroscientifiques pour tenter d'imiter la façon dont nos neurones et nos synapses réagissent lorsqu'ils sont confrontés à une information nouvelle. Le résultat, c'est que True North est bien plus rapide, et surtout bien moins gourmande en données que ses congénères. En clair, elle ouvre la perspective de machines bien plus rapides et fluides, dans un avenir qui reste malgré tout assez flou puisqu'elle n'est, pour l'instant, qu'un prototype.

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