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Installateur de cheminées françaises à Prague

A sa connaissance, il est le plus ancien entrepreneur privé français de Prague. Depuis 1991, Jean-Pierre Leuret a vendu et installé en République tchèque 2.500 cheminées dans les habitations de la classe dirigeante du pays : hauts fonctionnaires, industriels ou médecins.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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" J'ai installé la première cheminée à foyer fermé dans la
première maison individuelle de Prague " lâche-t-il fièrement. Il s'est fait
tout seul, ou à peu près, Jean-Pierre Leuret. Commercial à la force du poignet,
il n'a pour seul bagage que son certificat d'études. A l'époque, il aurait
peut-être aimé être architecte, mais l'expérience n'est pas allée plus loin
qu'un job de commis dessinateur. Ses premières armes, Jean-Pierre Leuret les a
faites à la fin des années 60 à Paris, au sortir du service militaire, comme
commercial pour une société américaine, " General Foods Corporation ", qui
distribuait des produits alimentaires dans les grandes surfaces.

Un an plus tôt, juste avant le printemps 1968, il avait monté chez
lui, dans la banlieue ouest, entre Versailles, Chatou et la Celle Saint-Cloud,
un club de judo. C'est grâce au sport que se noueront les premiers échanges avec
Prague et la Tchécoslovaquie. Entretemps, Jean-Pierre Leuret a quitté la grande
distribution pour les assurances, puis la vente de cheminées, pour la marque
Philippe. " Fin 1989, juste après la chute du Mur de Berlin, se souvient
Français, des judokas tchécoslovaques ont pu sortir de leur pays. Ils sont venus
à la maison et sont tombés sur mes catalogues de cheminées. Ils m'on dit : " il
faut absolument que tu viennes les vendre à Prague. " Le projet a commencé à
germer. " J'ai d'abord gardé mon job à Paris, explique Jean-Pierre, le temps
d'effectuer une étude de marché. Ensuite, il a fallu trouver des gens pour
vendre leurs produits, ça ne s'est pas fait tout seul, j'ai du apporter des
cautions personnelles. "

Il ouvre ainsi sa première société à Prague en 1991, et une
deuxième, en Slovaquie, après la partition du pays en 1993. " Il a fallu
recommencer à zéro. On m'a donné un grand coup de ciseau, la moitié d'un côté,
la moitié de l'autre. " Aujourd'hui, Jean-Pierre Leuret, 62 ans, affiche bon an
mal an 400 à 500.000 euros de chiffre d'affaires, il emploie une quinzaine de
salariés, mais la concurrence est rude : " A 2.000 ou 5.000 euros pièce, le même
prix qu'en France, seuls 20% de la population peuvent s'offrir ces cheminées,
témoigne Jean-Pierre Leuret. Aujourd'hui, avec la crise, le marché rétrécit. Les
gens se tournent plutôt vers des copies moins chères, fabriquées sur place dans
des fonderies locales. "

Membre actif de la Chambre de commerce franco-tchèque depuis sa
création en 1995, Jean-Pierre Leuret se voit volontiers en marin terrestres avec
ses bordées : 3 semaines par mois à Prague, une semaine dans les Yvelines, où sa
femme est restée vivre. Autant dire que les flâneries dans la magnifique vieille
ville de Prague, ce n'est pas pour lui. " A 12 heures de travail par jour, dit
Jean-Pierre Leuret, le pont Charles, je l'ai en photo, mais je n'y ai pas mis
les pieds depuis des années. "

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