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Fondu d'aluminium en Australie

Installé depuis 5 ans en Australie, le Talençais Eric Tizon s'est spécialisé dans l'extraction et la transformation du précieux minerai.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

L'endroit lui rappelle Mimizan, dans les Landes. Depuis un an,
Eric Tizon a posé ses valises à Bunbury, petite bourgade du sud-ouest de
l'Australie, à deux heures de Perth. "C'est une ville de bord de mer, décrit le
Français, assez sauvage avec beaucoup d'eau, des rivières et un estuaire. "

A 36
ans, Eric Tizon dirige une équipe d'ingénieurs de l'une des plus importantes
usines d'alumine au monde. Elle produit chaque année 3,6 millions de tonnes de
cette poudre blanche à mi-chemin entre le sable et la farine, extraite de la
bauxite. "Le minerai ainsi raffiné part par bateau vers l'Afrique du Sud où il
est transformé en aluminium par électrolyse,
explique le jeune homme, né à
Bordeaux, en Gironde, et grandi à Talence. Puis il est utilisé dans la
fabrication de canettes de soda, d'ailes d'avion ou de cadres de fenêtres dans
le bâtiment.
"

Diplômé de l'école d'ingénieurs ENSIACET de Toulouse en 1998 après un bac D au
lycée Gustave Eiffel de Bordeaux, Eric Tizon a toujours couru le monde. Envoyé
d'abord dans le Maryland, aux Etats-Unis, pour le compte d'Elf Aquitaine, il est
embauché à son retour chez Pechiney à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône.
"J'étais chargé de l'assistance technique des différentes usines du groupe au
Venezuela ou en Grèce, où je me rendais régulièrement.
"

Cuisine rudimentaire

Après 5 années de cette vie trépidante, et à la naissance de leur
deuxième enfant, Eric et sa femme cherchent à se poser. Ce sera donc
l'Australie. "Le secteur minier était en plein boom et le pays manquait
d'ingénieurs. On a d'abord vécu à Gove, un coin paumé à 10h de 4x4 du premier
village
" se souvient-il. Mais la crise passe par là et le projet d'extension de
l'usine est mis en veille. Après quelques pérégrinations, la famille s'installe
donc à Bunbury, où son épouse, par chance, trouve elle aussi un poste. "Elle
est devenue chef de service dans la société, du coup on va ensemble à l'usine le
matin, à 40 mn de route de la maison
." Les week-ends sont consacrés aux
activités avec les enfants : Antoine, 5 ans, et Valentine, 7 ans.

Fils d'un père
ingénieur informatique à la Cité administrative de Bordeaux et d'une mère
éducatrice à l'institution Saint-François-Xavier de Gradignan, Eric affirme que
c'est l'art de vivre à la française qui lui manque le plus en Australie : "Le
midi, dans les sociétés, le lunch est en option. On mange un sandwich sur son
bureau en 5 mn. Il n'y a pas cette pause, ce rassemblement autour d'un repas. La
cuisine australienne, c'est souvent rudimentaire : barbecue, saucisse,
sandwich." 
Et le football, aussi. "Ici, les sports nationaux, c'est le cricket
et le rugby. Il n'y a pas,
regrette-t-il, comme dans le sud-Ouest, ces
conversations sans fin à refaire le match autour d'un verre.
" Alors la famille
se console en regardant les chaînes françaises, captées grâce à une parabole de
2 mètres de diamètre installée dans le jardin et pointée sur les satellites de
la Nouvelle-Calédonie voisine.

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