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Expliquez-nous … Transavia

Au cœur de la grève des pilotes d’Air France se trouve la compagnie à bas coût Transavia. Coup de projecteur sur cette filiale de la compagnie nationale française.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 453605 min
  (Un avion Transavia à l'aéroport de Lille©MAXPPP)

Au départ, Transavia est une compagnie charter néerlandaise, vieille d'un demi-siècle puisqu’elle a été créée en 1965. Elle a ensuite été achetée par KLM, la compagnie nationale néerlandaise, elle-même absorbée par Air France en 2004. C’est comme cela que Transavia est arrivée dans le giron d'Air France.

Création de transavia.com

Après la fusion Air France-KLM, il ne se passe pas grand-chose pendant environ deux ans. Transavia poursuit son activité initiale. Mais en 2007, Air France-KLM lance Transavia France avec la marque transavia.com pour travailler avec les tour opérateurs et vendre des vols par internet. La nouvelle entité démarre avec quatre appareils seulement. Les syndicats de pilote imposent des limites. Ainsi, la flotte de Transavia ne pourra dépasser 14 avions, il n’est pas question de reprendre des lignes d'Air France et il n’y aura pas de vols intérieurs.

Le virage low cost

Mais tout va évoluer très vite en raison de la crise économique qui malmène sérieusement l’activité d’Air France et du développement du low cost qui représente aujourd’hui 45% des vols intra-européens. Air France veut alors faire de Transavia sa compagnie low cost majeure. En mars 2014, six appareils sont venus s'ajouter aux 14 avions permis au départ. 17 nouvelles lignes régulières sont ouvertes, comme Paris-Rome, Lyon-Athènes ou Strasbourg-Marrakech. En 2013, le trafic passager de Transavia a grimpé de 38% avec près de 2,7 millions de passagers transportés.

Vampirisation d’Air France ?

L'objectif initial pour 2017 serait d’arriver à 100 appareils chez Transavia avec un milliard d'euros d'investissements et surtout la création de Transavia Europe avec des bases de Transavia dans des pays européens employant du personnel aux conditions sociales locales. Ce que craignent les syndicats de pilotes d'Air France, c'est que la compagnie mère se désengage des vols courts et moyens courriers où elle perd de l'argent. A la place, il y aurait Transavia.

 

Il faut dire que les coûts chez Transavia sont bien moins élevés que ceux d'Air France. La centaine de pilotes de Transavia gagne en moyenne 20 % de moins que les 3.800 pilotes d'Air France. De surcroit, ils travaillent plus longtemps puisqu’ils cumulent 20% d'heures de vol en plus. Enfin, le rythme des vols est frénétique. Chez Transavia, un avion peut se poser et redécoller parfois en 30 minutes sur les courts et moyens courriers alors que pour un vol Air France,  c'est 45 minutes.

 

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