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Expliquez-nous... le TATP

Une ceinture semblable à celle utilisée par les djihadistes des attentats de Paris, a été découverte hier dans une poubelle de Montrouge. Selon le procureur de Paris qui dirige l'enquête, les gilets ou ceintures d'explosifs portés par les kamikazes étaient composés de TATP.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le TATP c'est le tripéroxyde de triacétone plus connu sous le nom de peroxyde d’acétone. C'est un explosif puissant et très instable fréquemment utilisé dans les attentats suicides. Il est difficile à détecter. C'est l'explosif artisanal utilisé dans les ceintures explosives des auteurs des attaques de Paris vendredi soir. Les produits utilisés pour le fabriquer peuvent se trouver facilement dans le commerce : il faut de l'acide sulfurique que l'on a par exemple dans les produits pour déboucher les canalisations, il faut de l'eau oxygénée et de l’acétone.

C'est évidemment la partie la plus simple. Les ingrédients sont faciles à trouver. Il faut ensuite doser et assembler ces composants. Pour le fabriquer, il faut bien maîtriser la recette.

Pour beaucoup de spécialistes un simple petit guide sur internet à destination d'un quelconque apprenti djihadiste ou un manuel du petit chimiste ne suffit pas à apprendre comment fabriquer cette arme favorite des candidats au martyr. Ensuite l'assemblage d’une ceinture explosive est également très compliqué et nécessite un grand savoir-faire.

Le TATP est fréquemment utilisé lors de nombreux attentats ou tentatives à travers le monde

Le TATP apparaît depuis des années dans de nombreuses enquêtes antiterroristes : En décembre 2001, Richard Reid, ce britannique avait tenté de faire exploser en vol un Boeing 767 de la compagnie American Airlines reliant Paris à Miami, en mettant le feu à cet explosif caché dans la semelle de ses chaussures. 

Le TATP  avait été utilisé par les kamikazes qui ont perpétré les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.

En France, les policiers avaient découvert 900 grammes de TATP en février 2014 dans un immeuble de Mandelieu-La-Napoule  près de Cannes.

Les enquêteurs avaient alors eu la certitude d'avoir déjoué un projet imminent d'attentat sur la Côte d'Azur, fomenté par un homme de retour du djihad en Syrie.

Par ailleurs moins retentissantes de nombreuses enquêtes et poursuites judiciaires sont menées pour la fabrication de cet explosif par des amateurs dont on ne connait pas vraiment les intentions.

 

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