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En route vers Paris 2024. Incertitudes et préparation olympique

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, vient d'être sélectionnée pour les JO de Tokyo. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Cécilia Berder (à droite) face à la Russe Sofia Velikaia, lors de la finale par équipe des championnats du monde 2019. (BIZZI TEAM)

À deux mois des J.O, dans un contexte sanitaire compliqué au Japon, la tenue des Jeux fait parfois débat. Comment se prépare-t-on dans de telles conditions ?

Pour moi, la première astuce consiste à se protéger un maximum de toute incertitude. Évidemment, on a entendu parler du sondage où 80% des Japonais sont opposés à l'organisation des Jeux olympiques cet été. Évidemment, quand j'entends parler des Jeux de Tokyo dans les médias, j'ai une boule au ventre par peur d'entendre le mot annulation ou report.

Mis à part ce flou non maîtrisable dans nos vies de sportifs, on se prépare normalement. Les journées sont rythmées par des entraînements et des stages ; le tout entrecoupé de tests PCR et de vaccination. Nous sommes toutes vaccinées au sein de mon équipe. Selon Thomas Bach, président du CIO, 75% des résidents du village à Tokyo sont déjà vaccinés ou ont prévu de le faire.

La vie au village 

Notre départ est prévu le 12 juillet, pour un stage à Nishikatsura de huit jours. A la suite de cette acclimatation, nous irons au village olympique. La durée de notre séjour sera la plus courte possible. Le lendemain de notre épreuve, on rentrera en France.

Pour la vie au village, les mesures sanitaires annoncées seront très strictes avec des tests quasi quotidiens. On devra télécharger une application de suivi de santé et une application de traçage des contacts.

Dans le but de limiter les accréditations au village, la quatrième athlète de notre groupe, qui participera à l'épeuve par équipe, n'est pour l'instant pas assurée d'avoir accès au village. Autre zone d'ombre, à ce jour, un seul de nos entraîneurs est accrédité pour la compétition. Si nous sommes deux françaises à combattre en simultanée, l'une d'entre nous n'est pas sûre d'avoir un entraîneur en bout de piste.

La méthode du "jour après jour"

La méthode du "jour après jour" et de l'adaptation quotidienne continue d'être le fil rouge de cette préparation olympique. Des raisons d'espèrer existent sur la tenue et le bon fonctionnement de ces Jeux. De récentes compétitions tests au Japon, avec des sportifs internationaux, n'ont provoqué aucun cas d'infection.

Si nous avons la chance de monter dans cet avion pour participer aux Jeux de Tokyo, on ne maîtrisera pas le nombre de tests PCR que notre nez devra subir, on ne maîtrisera pas non plus la logistique plus lourde de notre quotidien, ni le nombre de personnes dans les gradins le jour de notre compétition mais, quoi qu'il arrive, les Jeux restent un moment historique dans une carrière de sportif. A nous, le moment venu, de savourer à sa juste valeur, chaque centimètre de cette piste olympique.

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