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En Géorgie, les racines peu connues du sapin de Noël

Les sapins Nordmann sont en quelque sorte les parents de ceux que vous allez, sans doute, installer chez vous pour Noël.

Article rédigé par franceinfo - Clémentine Méténier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sapin de Noël Nordman à Voglans en Savoie. Illustration. (XAVIER GRUMEAU / FRANCE-BLEU PAYS DE SAVOIE)

Au nord de la Géorgie, près de la frontière russe, un lieu est peuplé d’immenses forêts de sapin. Une silhouette élégante, des aiguilles qui ne tombent pas et inodores, les sapins Nordmann sont très prisés par les 15 000 producteurs de sapin de Noël en Europe. Sur le marché européen, 80% des sapins Nordmann sont issus des graines géorgiennes.

Située à environ 200 km à l’ouest de Tbilissi, la forêt de Tlughi est le cœur de la provenance des graines de sapins Nordmann. Les 300 ou 400 cueilleurs géorgiens sont embauchés par des entreprises européennes. Équipés d’un baudrier, ils ramassent prudemment des pommes de pin sur la cime des sapins Nordmann, à 30 mètres de haut. Une fois ramassées, elles sont envoyées principalement au Danemark mais aussi en Allemagne ou en Autriche. Elles sont triées, séchées et conservées au froid avant d’être vendues aux pépiniéristes européens pour la plantation. En France, c’est principalement dans le Morvan que se déploie la culture de ce fameux conifère. Au bout de quatre ans, ces plants sont revendus à des producteurs qui les replantent et les vendent comme sapins de Noël.

Peu d'argent pour les cueilleurs 

Les cueilleurs touchent entre 30 et 80 centimes d’euros le kilogramme de pommes de pin. La municipalité d’Ambrolauri, à côté de la forêt de Tlughi, perçoit quant à elle une taxe de 18 centimes d’euros sur chaque kilo, pour peu que les entreprises détentrices de licences les déclarent. Les cueilleurs comme Micha, 47 ans, ont peu de marge de manœuvre dans ce business. "Ces pommes de pin, une fois récoltées, doivent être emmenées quelque part et ces personnes en charge doivent être payées. Et au final il ne reste que des centimes pour nous. Mais que faire, la vie est construite comme ça dans notre région, explique ce cueilleur qui grimpe aux arbres depuis ses 17 ans, cela doit être résolu par le gouvernement, c’est lui qui a le plus de force pour demander que les cueilleurs soient payés à leur juste valeur. Ça doit venir de lui, et pas de nous. Quand la demande est venue de nous, l’entreprise est partie !"

La récolte a été très mauvaise cette année à cause d’un mauvais coup de froid au printemps qui a empêché les bourgeons des sapins de se former. Toute la région de la Ratcha en subira les conséquences mais pas l’Europe, puisqu’il faut dix ans pour qu’une graine de Nordmann devienne sapin.

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