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En direct du monde. En un peu plus d'un an, le Brésil a déforesté une partie de l'Amazonie de la taille du Liban

En direct du monde fait étape au Brésil où le gouvernement Bolsonaro continue d'exploiter la forêt amazonienne, rivalisant avec la pire période de déforestation de son histoire.

Article rédigé par Anne Vigna
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un agent d'une organisation para-étatique inspecte une zone déforestée de l'Amazonie dans la municipalité de Pacaja au nord du Brésil le 22 septembre 2021. (EVARISTO SA / AFP)

Entre juillet 2020 et août 2021, le Brésil a déforesté plus de 13 235 kilomètres carré de forêt amazonienne. C'est un record qui ramène le pays au début des années 2000, sa pire période pour la destruction de l’Amazonie. Pour donner un ordre de grandeur, en un an, le Brésil a déforesté une surface de forêt vierge équivalente à la taille du Liban.

On estime que chaque hectare de forêt amazonienne contient près de 600 arbres, ce qui signifie 60 000 arbres par kilomètres carré. Près de 2,8 millions d’arbres ont donc été coupés tous les jours, 32 arbres par seconde, ou autrement dit 800 millions d’arbres tombés en un an. De plus, comme les scientifiques considèrent que pour trois hectares déforestés, un autre hectare est dégradé pour faire une route ou par le feu qui est souvent utilisé par les bûcherons, c'est un milliard d’arbres qui auraient été coupés en un an.

Des chiffres dissimulés avant la COP26

Ces chiffres étaient connus quatre jours avant la 26e COP mais le gouvernement s’est bien gardé de les divulguer, comme l’ont dénoncé les ONG. Le Brésil a donc pu, sans trop attirer l’attention internationale, s’engager à cesser la déforestation en 2030 et à réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre, ou encore signer la déclaration des forêts.

Le pays s’est notamment beaucoup engagé sur le papier, tout en faisant exactement le contraire sur le terrain. Le Brésil continue aujourd’hui de démanteler les instruments de contrôle et de répression de la déforestation, notamment la police de l’environnement, et il réduit à néant les programmes de recherche scientifique ou les aides allouées aux ONG.

Des sanctions internationales à venir

Jusqu'à présent, la communauté internationale était impuissante face à ce constat, mais des sanctions sont désormais sur la table. Le 17 novembre dernier, la Commission européenne a proposé d’interdire les importations de soja et de viande issues des zones déforestées.

Les Etats-Unis réfléchissent au même type de sanction. Il est en effet possible de tracer la provenance de ces produits et donc de les interdire. Les ONG brésiliennes réclamaient ce type de mesure depuis longtemps, mais elles demandent aujourd’hui d’aller encore plus loin, pas seulement dans les sanctions mais en proposant des aides financières à ceux qui conservent la forêt.

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