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En direct du monde. Chute du prix du pétrole : le Qatar et l'Arabie Saoudite mettent en place des plans d'austérité

Le Qatar applique une taxe de neuf euros sur le prix des billets d’avion. Dubaï a déjà appliqué cette hausse au mois de mars. Les pays du Golfe y compris le Qatar sont en si mauvaise santé financière ?

Article rédigé par franceinfo, Clarence Rodriguez, Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
A380 de chez Qatar Airways à l'aéroport de Doha le 18 septembre 2014. (FAISAL AL-TAMIMI / AFP)

Dubaï applique, depuis le mois de mars, une hausse de neuf euros sur le prix des billets d'avion, le Qatar fait la même chose à partir du jeudi 1er decembre. Il faut dire que depuis ces derniers mois, le Qatar à l’instar des autres monarchies pétrolières découvrent l’austérité. Finis les trains de vie fastueux. Si le pétrole et le gaz ont fait du Qatar, l’un des pays les plus riches du monde, la chute des prix de l’or noir depuis deux ans ne l’a pas épargné. Pour 2016, les autorités qatariennes enregistrent un déficit budgétaire de 11 milliards d’euros. Le premier en 15 ans.
Pour remédier à ce déficit, des mesures d’austérité et l’introduction de la TVA sont mises en place.


Comme cette taxe de neuf euros sur chaque billet d’avion, appliquée dès aujourd’hui. il faut d’ailleurs savoir que  l’aéroport de Doha a accueilli neuf millions de passagers au cours du premier trimestre 2016, autrement dit les autorités qatariennes pourraient toucher environ 324 millions d’euros. Et ce montant est censé augmenter avec le Mondial de Football qui se tiendra à Doha en 2022.

Les pays du Golfe doivent trouver des ressources financières

C’est le cas de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, Riyad prévoit un déficit budgétaire de 80 milliards d’euros cette année. Depuis décembre 2015, les autorités saoudiennes ont  appliqué des mesures drastiques comme l’augmentation des prix de l’eau, de l’électricité, de l’essence. Elles n’ont pas non plus hésité à donner un coup de sabre aux salaires des fonctionnaires et ministres entre 15 et 20%. Sans oublier de mentionner l’augmentation prohibitive des prix des frais du visa d’affaires ; 700%. Concrètement, un visa d’affaires ou de travail passe de 97 euros à 730 euros. Autant dire que c’est l’inquiétude du côté des investisseurs étrangers. A un moment où justement les autorités saoudiennes essaient de diversifier leur économie en faisant appel aux sociétés étrangères.

Le Koweit touché également 

Le Koweit affiche un déficit de 13 milliards d’euros. Et le pays applique la même politique d’austérité qu’en Arabie Saoudite ; augmentation des tarifs d’électricité de l’eau entre autres. Mais dans ce petit émirat la population a pu manifester sa colère, son mécontentement à l’occasion des élections législatives qui ont eu lieu le week end dernier. Conséquence ? Forte poussée des islamistes sunnites apparentés aux frères musulmans et autres salafistes. Ils ont remporté 24 des 50 sièges. 


Bref, tous ces pays du Golfe sont actuellement dans la tourmente, contraints de changer de train de vie, de diversifier leur économie, mais aussi de mentalité. On pense notamment à l’Arabie Saoudite qui grâce ou à cause de la crise, pourrait permettre aux femmes de plus en plus nombreuses sur le marché du travail d’obtenir le droit de conduire et pourquoi pas l’abolition du tutorat.  Il n’est pas interdit de rêver… 
 

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