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Aux Canaries, l'éruption du Cumbre Vieja continue de secouer l'île de La Palma

Depuis deux mois, les habitants de l'île espagnole de La Palma, aux Canaries, vivent au rythme de l'éruption du volcan Cumbre Vieja. Les scientifiques n'ont aucune idée de la fin du phénomène.

Article rédigé par franceinfo - Philippe Modol, édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Croix en guise d'ex-votos sur la montana La Laguna, avec en fond la Cubre Vieja en éruption, en novembre 2021. (PHILIPPE MODOL / RADIO FRANCE)

Les autorités de l'île espagnole de La Palma, dans l'archipel des Canaries, ont levé mardi 23 novembre le confinement d'environ 3 000 personnes décrété la veille par crainte d'émanations toxiques, après une coulée de lave en mer du volcan Cumbre Vieja. Depuis le 19 septembre, ce volcan est en éruption, obligeant les autorités de l'île à demander aux habitants de Santa Cruz de la Palma de porter un masque FFP2 afin de se protéger des émanations de dioxyde de souffre.

Jusqu'à quand sera décrété l'état d'urgence ? C'est la question que tous les habitants de La Palma se posent, et au premier chef le directeur du Plan d'urgence volcanique des Canaries (Pevolca), car Miguel-Angel Morcuende nous dit, non sans ironie : "Jusqu'à ce que le volcan – c'est lui le patron – nous le dise ! Nous autres, ne pouvons pas savoir quand prendra fin l'état d'urgence. Mais pour l'instant, ce que nous désirons, c'est que la fin arrive !"

Le plan d'urgence s'appuie sur l'IGN espagnol pour y voir plus clair. Ruben Lopez est l'un de ses lanceurs d'alerte : "Nous récoltons aussi des échantillons de lave aux fronts des coulées tout en étant à la merci de n'importe quel accident car nous voulons aller sur la zone étudier le phénomène."

Si Stavros Meletlidis, volcanologue de l'IGN (d'Espagne), a prédit l'éruption de la Cumbre Vieja, il n'arrête aucun pronostic sur sa fin. (PHILIPPE MODOL / RADIO FRANCE)

L'éruption, pour combien de temps ?

L'éruption, la plus grave en Europe depuis un siècle, a détruit presque 1 500 bâtiments, dont près de 1 100 habitations. Du jamais vu aux Canaries depuis 1730. De quoi alerter le chef du gouvernement espagnol Pedro Sànchez, qui s'y est déplacé pour la septième fois. "Le problème est qu'actuellement nous n'avons pas assez de données pour savoir si l'augmentation de la sismicité signifie qu'il y a une nouvelle activité dans la couche interne de l'écorce, explique Nieves Sanchez, de l'Institut Géologique et Minier. Il se peut que ce soit un réajustement, à la suite de l'effort qu'elle a subi. Mais ça peut être aussi une nouvelle arrivée de magma à ce niveau-là, avec plus d'activité. Mais nous ne pouvons pas le prouver avant un certain temps."

Mais le suivi du volcan n'interdit pas de penser aux 700 millions d'euros de dégâts. "Ensuite commence tout un processus de reconstruction qui est beaucoup plus important que tout le processus antérieur – sinon plus important, mais encore plus difficile, estime Miguel-Angel Morcuende. Nous devons travailler sur un territoire qui a complètement changé, mais surtout, est complètement détruit." Et si le million d'euros de dons est redistribué par le Cabildo, le conseil insulaire de la Palma, les aides institutionnelles se font encore attendre

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