Cet article date de plus de douze ans.

Platon, au secours

La philosophie peut être une source d'inspiration politique pour aider l'Europe à résoudre la crise. Illustration avec le philosophe italien Gianni Vattimo, député européen libéral, qui prône le communisme pour aider le libéralisme à réaliser ses idéaux, et attend une "révolution" pour sortir l'Europe de la crise.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Gianni Vattimo, 76 ans depuis le 4 janvier, aborde cette nouvelle année 2012
avec inquiétude. Tous les signes, notamment économiques, sont négatifs,
constate-t-il.

Sauf à "prier ou croire aux miracles", les citoyens devraient se saisir du politique et sortir de cet
état de  résignation collective, ne plus être simplement livrés à ces "
volontés technico-objectives qui nous dominent et nous conditionnent", mais faire pression sur l'économique. Or on a l'impression que seule
une crise grave ferait bouger les citoyens. Gianni Vattimo ne l'appelle pas de ses voeux, mais il la pense inévitable, tout en gardant une totale confiance dans les capacités vitales de la société. Une illustration du concept d'Amor Fati, cher à ses maîtres.

Faute de pouvoir familiariser l'ensemble des Européens avec l'enseignement de
Platon, il s'en remet à leur sagacité. Il souhaite que les crises actuelles -de l'euro, du capitalisme- soient suffisamment prises au sérieux pour permettre de faire la "révolution", pour un  changement profond du système social, vers une société plus
communiste, plus solidaire. Car, souligne-t-il," le libéralisme comme libre-marché
pur se contredit et s'autodétruit".

Gianni Vattimo a été toute sa vie professeur de
philosophie à l'université de Turin, diplômé honoris causa de nombreuses universités de par le monde. Ses travaux universitaires font figure de référence. Ancien élève de Luigi Pareyson, il a introduit en Italie la pensée de Karl Löwith et de Hans-Georg Gadamer, dont il a suivi les cours à Heidelberg. Ancien membre du Parti radical, il a été élu une première fois au Parlement européen de 1999 à 2004, sous les couleurs des Démocrates de gauche, puis réélu en 2009 sous l'étiquette de "L'Italie des valeurs", dirigée par l'ancien juge anti-corruption Antonio Di Pietro. Il siège dans
la Commission culture du Parlement européen. Ses domaines d'action sont l'enseignement, ou encore la  digitalisation du
patrimoine culturel. Il est également membre suppléant de la Commission des Libertés civiles. Il a été un militant très actif des causes homosexuelles.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.