Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des réservistes de l'armée, dont le gouvernement veut doubler le nombre

La France compte aujourd'hui 40 000 réservistes et d'ici 2030 leur nombre devra plus que doubler, pour passer à 100 000. C’est en tous cas ce que souhaite Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat veut renforcer cette armée de l’ombre, seule force militaire, immédiatement opérationnelle en cas de conflit. Une "armée bis", composée d’anciens militaires, mais aussi de civils, mobilisés cinq jours par an minimum, souvent beaucoup plus, 30 jours en moyenne. Chaque jour, entre 2 500 et 3 000 réservistes sont mobilisés sur le terrain pour l'opération Sentinelle, mais aussi envoyés en Opex, en opération extérieure.

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Avec quel budget et quelles ressources matérielles le Président envisage-t-il de doubler cette réserve ? Et pour quelles missions ? Comment trouver suffisamment de bénévoles et d'entreprises prêtes à mettre à disposition leurs salariés plusieurs semaines dans l'année ? Depuis plusieurs mois, déjà, ces questions sont sur la table. Pour l'instant, le gouvernement propose surtout de mobiliser les réservistes jusqu'à 70 voire 72 ans. Après le Service national Universel, le "Service national à perpétuité" s’amusaient mardi 4 avril certaines internautes sur les réseaux sociaux.

Réserviste jusqu'à 72 ans

Car être réserviste ça n’est pas une promenade de santé. Ce sont en réalité des militaires à mi-temps. Si certains les qualifient parfois de bouche-trous ou d'intermittents du spectacle de l'armée, les réservistes ont les mêmes diplômes, le même type de formation et la même solde que les militaires de carrière. De 60 euros par jour pour un militaire du rang à 200 euros pour un colonel. On ne parle d’ailleurs pas de réserve opérationnelle par hasard. Contrairement à la réserve citoyenne, les réservistes de l'armée sont capables d’agir en situation d’urgence.

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Ce matin, Marie Dupin est une réserviste de l‘armée. D’ici 2030, cette armée bis doit doubler, selon Emmanuel Macron, pour passer à 100 000. pic.twitter.com/0fcye4XJdq

— franceinfo (@franceinfo) April 5, 2023

Assez jeunes, ils ont 39 ans et 8 mois en moyenne et plus d'un tiers d'entre eux a moins de 30 ans. Selon le gouvernement, de nombreux réservistes pourraient continuer sans problème jusqu'à 70, 72 ans, citant l'exemple des médecins qui "resteraient sur le camp de base", ou des spécialistes de la cybercriminalité qui pourraient "travailler de chez eux". Miser sur les anciens pour faire face aux menaces nouvelles. Si comme le veut la tradition de la grande muette, les réservistes restent silencieux. Mais lorsqu'on leur demande, en "off", ce qu'ils pensent de ces annonces, ils sont nombreux à être plutôt… réservés.