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La révolution des tracteurs

En parallèle du Salon de l'agriculture, s'ouvre aussi le Salon des Machines Agricoles dès demain à Villepinte. En 2013, cultivateurs et moissonneuses-batteuses entrent dans l'ère des nouvelles technologies et du guidage GPS.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
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En 1922 s'ouvrait au Grand Palais le premier Salon de la Machine Agricole, à une époque où la traction animale était largement dominante en France. Quatre-vingt dix ans plus tard, avec cinq milliards de bouches supplémentaires à nourrir, fabricants et exploitants agricoles doivent concilier performance et environnement.

Pour Martine Degrémont, directrice du SIMA, "la première raison de visite de nos agriculteurs, c'est de voir de l'innovation. Nos exposants viennent de plus de 40 pays et vous avez des leaders en France, en travail du sol, dans les charrues. Les entreprises françaises exportent au moins 50% de leur production dans le monde entier."

"L'ensemble des technologies actuelles permettent d'assurer la rentabilité de l'exploitation agricole, mais aussi de respecter les contraintes environnementales, de travailler avec de bonnes pratiques agricoles. Elles tournent autour de deux valeurs : produire plus et produire mieux."

"On sait que l'avenir de l'agriculture passe par ces deux voies et tous les constructeurs de matériel agricole font en sorte que les équipements soient à la fois performants économiquement, mais aussi écologiquement."

Les machines agricoles montent en gamme et c'est justement l'innovation qui fait vendre, comme par exemple le pilotage automatique au GPS dont la précision permet de gagner du temps en limitant le nombre de passages sur les parcelles, ce qui, de fait, réduit le tassement des sols. Etienne Vicariot, directeur chez le fabricant de matériel agricole John Deere, expose cette année les tracteurs dernière génération. Grâce au guidage GPS, "le tracteur peut faire son demi-tour tout seul en bout de champ, avec une précision pouvant aller jusqu'à deux centimètres. L'agriculteur n'a plus besoin de tenir le volant. Ça lui permet de se concentrer sur d'autres tâches bien plus importantes, comme surveiller ses parcelles."

La tablette numérique est déjà passée de la ville au champ. L'exploitant peut ainsi suivre ses machines, consulter ses mails ou la météo, ou évaluer sa récolte.

La tendance est à l'indépendance énergétique : ces nouveaux tracteurs peuvent fonctionner au bio-fuel, fabriqué sur place à partir de colza par exemple. John Deere vient de mettre au point un moteur capable de s'adapter au carburant disponible, gazole non routier imposé par les directives européennes ou huile de colza. De quoi réagir à une pénurie de pétrole.

Mais cultiver du colza pour alimenter le moteur des machines agricoles revient à utilser 10% des sols , un problème en soi. Étienne Vicariot pose la question : "L'agriculture sert-elle à nourrir les hommes ou à faire rouler des tracteurs ? Quand la traction animale était utilisée pour cultiver, on consacrait aussi 8 à 10% de la surface de l'exploitation à la production du fourrage pour alimenter les chevaux ou les bœufs." 

Le cheval rejette du fumier et le tracteur, lui, émet du CO2. Mais les agriculteurs valorisent de plus en plus leurs déchets pour les méthaniser, ce qui permet de faire de l'engrais ainsi que du biogaz pour alimenter les tracteurs, ou encore fournir de la chaleur à la ferme et aux alentours.

De l'hydrogène pourrait aussi alimenter des piles à combustible installées sur des tracteurs électriques devenus totalement silencieux.

Le tracteur de demain pourrait bien devenir polyvalent et fournir de l'énergie, dans tous les sens du terme.

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