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Où sont les femmes ?

Une chose frappe en se promenant à Chenôve, dans le quartier du Mail: on voit des hommes, jeunes ou plus âgés, on voit des enfants... mais pas de femmes. On parle beaucoup de mixité sociale et culturelle à propos des banlieues mais si le véritable enjeu était la mixité tout court ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ici, on a vraiment le sentiment que le monde des hommes et le monde des femmes sont très cloisonnés, que chaque sexe a ses activités.
La rue semble un domaine réservé aux garçons. Les filles se retrouvent plus volontiers en ville, à Dijon, loin de la cité.

Les rares femmes que l'on croise sont des mamans. A l'entrée ou à la sortie de l'école. Très investies dans la vie scolaire et notamment mobilisées contre la fermeture programmée d'une classe à l'école des Violettes, certaines mamans affirment n'avoir simplement pas le temps de sortir, entre le travail, la maison et les enfants à gérer.

"Les filles, les femmes, elles sont où ?  Il faut les reconquérir, c'est pas possible  !" Fatima, médiatrice de ville à Chenôve

D'autres mamans, comme Touria et Fatma, également entraîneurs de l'équipe de mini-poussins du club de basket, estiment que c'est surtout une question d'habitudes. Elles espèrent cependant que l'image de la femme va progressivement changer à Chenôve. Pour cela, elles multiplient les activités qui favorisent les rencontres entre femmes, entre voisins, entre parents d'élèves... tous sexes confondus.

Médiatrice de ville, Fatima est arrivée à Chenôve il y a quatre ans.
L'invisibilité des filles l'a immédiatement frappée. "Je me suis dit les
filles, les femmes, elles sont où ?  Il faut les reconquérir, c'est pas
possible !"

Des rencontres, mais pas avec les garçons du quartier

Elle a donc constitué un réseau d'une quinzaine de femmes qui organise des repas de quartier ou des kermesses. Elle fait aussi de la médiation auprès des adolescentes qui ne se mélangent jamais aux garçons. Fatima rapporte ainsi cette phrase entendue dans la bouche des plus jeunes : "C'est pas qu'on n'aime pas les garçons ou qu'on en a peur, mais on ne veut pas être avec ceux du quartier. (...) Nous on veut rencontrer des garçons mais loin de Chenôve. Il y a des codes, des choses qui ne se font pas."

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