Cet article date de plus d'onze ans.

A trois semaines des épreuves : métro, boulot, bachot

Elèves, parents et professeurs sont en pleine préparation de ce rite annuel, le baccalauréat. Chaque année, environ 25.000 candidats passent le bac hors du cadre scolaire classique. En quête de ce diplôme après une rupture plus ou moins longue avec le système éducatif. Françoise, 42 ans, tente ainsi d'allier cours et révisions, vie professionnelle et vie de famille.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pour elle, passer le bac est une petite revanche.
Françoise Ferrero, mère de famille de 42 ans, n'a jamais vraiment digéré de
s'être fait mettre à la porte de son lycée à la fin des années 80. Le conseiller
principal d'éducation était venu la chercher dans sa classe pour la mettre
dehors. Depuis, "la nuit, je rêvais de gagner au loto, pour pouvoir me payer un
professeur et passer le bac
".

Françoise n'a pas gagné de gros lot mais passe le bac
cette année. Depuis 3 ans, elle suit des cours du soir au lycée municipal pour
adultes de Paris. Cent dix euros de frais d'inscription annuels. Des cours tous
les soirs de 18h à 22h, plus le samedi matin.

"J'ai les cheveux qui tombent. Mais je veux avoir mon bac et je l'aurai"

Une terminale ES, en plus d'un
métier bien prenant. De 7h30 à
17h, elle encadre en effet les près de 90 agents
municipaux qui travaillent dans les écoles maternelles de Bagnolet. Elle révise
en rentrant chez elle, de 23h jusqu'à ce qu'elle
pique du nez sur ses fiches, passé une heure du matin. "Je suis épuisé
physiquement
", confesse-t-elle. "J'ai les cheveux qui tombent. Mais je veux
avoir mon bac et je l'aurai
".

Une volonté de fer nourrie par des premières
satisfactions. La bête noire de Françoise, qui est dyslexique, c'était le
français, spécialement à l'écrit. "En seconde, ma professeur a remis mon stylo
en accord avec ma main et mon cerveau. Elle m'a décomplexée et j'ai pu écrire.
C'est un ressenti qui vaut des millions
". Reprendre le lycée lui a aussi donné
envie de poursuivre après le bac. Elle envisage des études dans les ressources
humaines ou pour devenir psychologue scolaire. Est-elle stressée ? "Je n'ai pas
le temps
" dit-elle, avant de filer en réunion. 

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