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Cinéma week-end. Vanessa Paradis à cœur ouvert chez Yann Gonzalez

"Un couteau dans le coeur" rend un bel hommage au cinéma de genre tout en affirmant un style singulier.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Vanessa Paradis et Nicolas Maury dans "Un couteau dans le coeur" (Memento Distribution)

En compétition au dernier festival de Cannes, Un couteau dans le cœur avait divisé la Croisette. Qui dit film de genre, dit film clivant en France, comme si l'exercice était mieux accueilli en venant de l'étranger. Le dernier film de Yann Gonzalez est avant tout une histoire d'amour, entre une productrice de film porno gay dans les années 70, Vanessa Paradis et sa monteuse, qu'elle va chercher à reconquérir en tournant des films un peu plus artistiques.

Ce n'est pas une posture, Yann Gonzalez est un vrai amoureux du cinéma, ses références sont là, mais pour montrer ce qu'il a dans le cœur

Vanessa Paradis

Le réalisateur se garde bien de filmer des scènes de sexe frontalement, son intrigue mêle polar et sentiments. Yann Gonzalez se situe à l'opposé du cinéma réaliste, même s'il veut parler d'un réel, il passe par les genres : thriller italien des années 70, le fameux giallo, cinéma expérimental à la Franju, Fassbinder, Belphégor, jusqu'à magnifier l'image kitsch du porno de l'époque, Un couteau dans le cœur puise dans ces styles pour en affirmer un, bien singulier.   

Le cinéma italien se porte mieux depuis quelques temps

On l'a vu à Cannes avec Matteo Garone, dans Ma fille de Laura Bispuri, ce sont les femmes qui sont à l'honneur. Ce renouveau passe également par des réalisatrices de talent, à Cannes il y avait aussi Alice Rohrwacher, dont la sœur, actrice, Alba, est bouleversante dans Ma fille, où elle incarne la mère biologique paumée d'une adolescente adoptée par une autre femme, mais qui renoue avec cette mère de sang. 

Dans ce triangle sentimental, la jeune fille devient d'une certaine manière la mère des deux autres

Laura Bispuri

Dans la rudesse d'un milieu populaire, sous le soleil brûlant de la Sardaigne, c'est la question de la maternité qui est portée à l'écran, avec un propos plutôt osé dans l'Italie encore attachée à des valeurs matriarcales. Ici, les hommes sont au second plan et la jeune fille balancée entre d'eux mères devient finalement la plus mature des trois.         

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