La hausse des cours du pétrole va-t-elle faire augmenter le prix des billets d'avion ?
La flambée des cours du pétrole aura-t-elle un impact sur le prix des billets d'avion ? Pas forcément tout de suite, grâce à des systèmes de couverture.
Le coût du carburant représente un peu plus de 30% du prix d’un billet d’avion. Face à la flambée des cours du pétrole, toutes les compagnies aériennes ne sont pas logées à la même enseigne Tout dépend si elles disposent ou non, de couverture contre les variations des prix du carburant.
Cette technique dite de "Hedging" est très complexe, c’est un peu jouer au casino, explique Pascal de Izaguirre, Président-directeur général de Corsair. "Cette technique de 'hedging' nécessite une prévision raisonnablement sûre des volumes et des lignes de crédit avec les banques. Elle coûte chère et demande de la trésorerie, ce qui n’est pas facile au sortir de la crise du Covid, qui a duré près deux ans."
Ces couvertures "pétrole" ne couvrent qu’une partie de la consommation de carburant des compagnies. Corsair, par exemple, est couverte à hauteur de 25% et sur une période donnée de 6 à 9 mois en général. Grâce à ce système de couverture, la hausse des cours du pétrole pourrait mettre plusieurs mois à se répercuter sur le prix des billets. Mais elle sera limitée pour le passager.
"Si nous devions récupérer la hausse des prix du pétrole, il faudrait augmenter le prix du billet de près de 15%, ce qui n’est pas possible, nous risquerions de freiner une partie de la clientèle."
Pascal de Izaguirre, PDG de Corsairà franceinfo
En matière de hedging, les compagnies les plus mal loties sont les majors américaines, seules Alaska Air Group et Southwest Airlines étant couvertes. Delta Air Lines a d'ailleurs prévenu d'une possible perte au quatrième trimestre en raison des prix du carburant.
En Europe, les grands groupes semblent mieux protégés. La majorité d'entre eux ont mis en place une politique de couverture active. Face à cette flambée des cours du pétrole, certaines compagnies vont donc plutôt réduire leur offre pour se concentrer sur les destinations les plus indispensables, ou jouer sur les revenus auxiliaires, comme les ventes à bord, le choix du siège, ou l’embarquement prioritaire.
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