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Fin du duopole Airbus/Boeing : la Chine pointe son nez dans l'aéronautique

Sur le nouvel aéroport de Shanghai, la sortie d'usine du C919, le moyen-courrier conçu par l’avionneur chinois COMAC est passé relativement inaperçue, à cause de l'explosion en vol d'un avion russe dans le désert du Sinaï. Et pourtant, c'est la fin d'un duopole historique Airbus/Boeing.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (La Chine souhaite devenir une puissance aéronautique  © COMAC)

Avec cet appareil d’une capacité d’emport de 156 à 168 passagers et d’un rayon d’action d’un peu plus de 5000 kilomètres, Pékin entend ouvertement concurrencer les deux stars incontestées du marché du moyen-courrier, le Boeing 737 et l’A320 d’Airbus.

Pour ne pas louper son entrée dans ce club très fermé des avionneurs, Pékin a fait appel aux toutes dernières technologies grâce aux nombreux partenariats passés avec de grands équipementiers et constructeurs occidentaux, comme Dassault Systemes, Zodiac Aerospace, Honeywell, Messier, Liebherr Aerospace et même le canadien Bombardier.

 

Comme le futur A320 Néo ou le 737 Max, le C919 sera équipé du nouveau moteur Leap 1C, développé par CFM International, la filiale commune du français Safran et de l’américain General Electric. Et dont les consommations seraient inférieures de plus de 10% par rapport aux 320 et 737 actuels. 

La flotte chinoise va tripler d’ici 20 ans

Selon les projections de Boeing, la flotte chinoise va tripler d’ici 20 ans. Ses besoins seraient estimés à plus de 6300 appareils monocouloirs. Pour certains experts, il est peu probable que le C919 puisse percer en dehors de la Chine ou de quelques pays satellites. En revanche, il risque de priver Airbus et Boeing d’une partie de la croissance chinoise. 

 

Ce qu’il a de rassurant, c'est que même si la Chine apprend vite, elle ne pourra avant longtemps assurer une montée en cadence qui puisse subvenir à ses énormes besoins. Airbus et Boeing peuvent encore dormir tranquilles, à la condition, bien sûr, de maintenir, une longueur d’avance et d’apporter cette rupture technologique tant attendue par les compagnies.

 

A ce jour, 571 appareils C919 ont été commandés. Il est clair que ce n’est qu'un début en attendant la campagne d’essais en vol, puis la certification de ce nouvel appareil qui viendra briser un duopole vieux de près de 50 ans.

En attendant la semaine prochaine, vous pouvez retrouver plus de Chroniques du ciel sur notre  page Facebook et sur notre .

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