Chroniques du ciel. Il ne faut pas supprimer les lignes régionales, selon l'ancien PDG de HOP !
Fermer les lignes aériennes régionales est une fausse bonne idée, s’indigne dans une récente tribune aux "Échos", Lionel Guérin, ancien dirigeant d’Air France, notamment des compagnies HOP et de Transavia, et président de l’association Aéro-biodiversité.
S’il n’est pas contre l’utilisation du TGV lorsqu’il est économiquement plus compétitif que l’avion, Lionel Guérin estime que cette décision très jacobine de vouloir interdire certaines lignes intérieures, va lourdement pénaliser les économies régionales et les entreprises :
"Plus la densité de la population locale est faible, plus la vitesse des transports vers des zones plus peuplées revêt de l’importance, de nombreuses entreprises ont installé leurs sièges sociaux en province parce que des moyens de déplacement rapides permettent d’accéder à des zones denses", explique l'ancien PDG de la compagnie HOP.
Des pertes économiques locales
Pour Lionel Guérin, la fermeture de ces lignes intérieures entraînera des pertes économiques locales, des mouvements de centralisation vers les grandes métropoles, et sur un plan plus sociétal, des difficultés pour les Français, contraints de se déplacer vite.
Ces lignes sont utilisées également par de nombreux provinciaux pour des raisons personnelles ou professionnelles. Si elles sont supprimées, la tendance sera d’utiliser la voiture.
Lionel Guérin, ancien PDG de la compagnie Hop
Ces décisions risquent également de peser lourdement sur Air France, et sur le pavillon français, fragile avant la crise sanitaire, aujourd’hui au bord de l’agonie. "Si le réseau domestique français est réduit à peau de chagrin, les voyageurs n’auront plus le réflexe Air France pour alimenter le hub de Roissy. Ils pourront très bien passer par Francfort, Londres, Amsterdam ou Zurich. Et comme de toute façon, il y aura une reprise du trafic aérien, Air France, sera pénalisée", ajoute Lionel Guérin.
Ne pas céder à la facilité
Rappelons que le marché aérien domestique français était le premier en Europe avec plus de 27 millions de passagers. Quant à la diminution de l’empreinte carbone, elle est pour ce fervent défenseur de l’environnement à la marge. Et le train n’est pas forcément beaucoup plus propre.
"L’empreinte écologique ne se réduit pas aux émissions de gaz à effet de serre, mais concerne aussi le maintien de la biodiversité. Le traitement des voies ferrées, environ 30 000 kilomètres en France, est réalisé au glyphosate pour les désherber, souligne Lionel Guérin. Cela représente une consommation de 35 à 38 tonnes de ce produit controversé. De plus les aéroports, sont composés à 70% de plaines, comprenant une très riche biodiversité."
Serions-en panne d’idées ou trop tournés vers la facilité ? conclut Lionel Guérin, qui appelle à plus d’innovations pour des transports plus propres, pus respectueux de l’environnement, mais surtout ne pas céder à la facilité.
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