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Chroniques du ciel. Coronavirus : 30 milliards de dollars de pertes prévues pour les compagnies aériennes

Mesures de quarantaine, annulations de dessertes, chute du tourisme mondial : l’épidémie liée au coronavirus Covid-19 pourrait entraîner dès cette année, un manque à gagner total de près de 30 milliards de dollars pour les compagnies aériennes, selon l’Association internationale du transport aérien.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le coronavirus Covid-19 va provoquer de lourdes pertes pour les compagnies aériennes qui enregistrent déjà une chute des réservations. (Illustration) (GETTY IMAGES)

Le coronavirus Covid-19 pourrait avoir des conséquences économiques et financières très importantes sur le secteur du transport aérien. L'Association internationale du transport aérien (Iata) dans un communiqué publié jeudi 20 février, redoute la "première baisse mondiale" des réservations depuis la crise financière de 2008-2009.

Chute des réservations

"2020 sera une année très difficile pour les compagnies aériennes, nous entrons dans une période compliquée pour l’industrie du secteur", prévient Alexandre de Juniac, directeur général de l’association internationale basée à Genève, qui défend les intérêts de 290 compagnies aériennes.

C’est un retournement de tendance, peut-être un changement de cycle pour un transport aérien habitué ces dernières années à de fortes croissances et des bénéfices, et qui impacte aujourd’hui directement les résultats d’Air France-KLM.

150 à 200 millions d'euros de pertes prévues pour Air France-KLM

Le groupe franco-néerlandais estime le manque à gagner dû au nouveau coronavirus dans une fourchette comprise entre 150 et 200 millions d’euros, à condition que cette crise sanitaire ne déborde pas sur la saison estivale, laquelle génère l’essentiel des bénéfices de l’année. Or, il faut savoir que les billets long-courriers pour l’été se vendent très à l’avance, dès le mois de février.

Pour l’instant, les compagnies aériennes naviguent à vue, en attendant des jours meilleurs. La plupart des transporteurs européens ont suspendu leurs vols vers la Chine, jusqu’à la mi-mars, mais les ont maintenus sur les autres pays asiatiques. Les avions n’ont pas été redéployés vers d’autres zones géographiques, la plupart des compagnies ont préféré anticiper certaines opérations de maintenance. Un moindre mal.

Cette crise n’arrange pas les affaires d’Air France

Malgré un climat social apaisé et la disparition de deux compagnies françaises au début de l’automne, Air France n’arrive toujours pas à retrouver le chemin de la compétitivité, toujours derrière Lufthansa et le groupe IAG, la maison mère de British Airways.

Si le groupe a pu dégager en 2019 un bénéfice d’exploitation de 1,141 milliard d’euros, il est en recul de 264 milliards d’euros par rapport à 2018, qui pourtant avait été impacté par une grève de 15 jours chez Air France. Plus inquiétant, la recette unitaire qui ne cesse de baisser au sein de la compagnie.

Clairement, 2020 s’annonce comme une année délicate pour Air-France-KLM. Pour le moment, l’audacieux pari de Ben Smith et de ses équipes d’être au même niveau de compétitivité que Lufthansa ou IAG, est loin d’être gagné.  

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