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Chroniques du ciel. Ciel ouvert avec le Qatar

Vers un accord historique de ciel ouvert entre le Qatar et l’Europe ! Un accord qui pose question.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme passe devant le siège saoudien de la compagnie Qatar Airways, à Riyad, le 5 juin 2017. (FAYEZ NURELDINE / AFP)

C’est un accord historique qui pose question que viennent de trouver il y a quelques jours, les représentants de l’Union européenne et l’Etat du Qatar. Cet accord ouvre la voie d'une libéralisation des liaisons aériennes entre les différents états signataires.

Clairement, si cet accord de ciel ouvert est validé par le Conseil européen, les compagnies aériennes des 28 pays membres de l’EU pourront disposer d’une totale liberté d’ouverture de lignes vers Doha, et inversement, Qatar Airways pourra renforcer son réseau européen, sans aucune contrainte ou restriction, sans avoir à renégocier des droits de trafic.

Pour le passager, c’est un plus

Depuis la France, par exemple, Qatar Airways, dont le réseau est déjà fourni, pourra ouvrir des vols de n’importe quelle ville de province comme Lyon, Toulouse, Marseille ou Bordeaux. Il y a aura plus d’offres et par conséquent, des tarifs plus avantageux.

Cet accord de ciel ouvert, serait le premier conclu par l’Union européenne avec un des membres du Conseil de coopération du Golfe qui regroupe l’Arabie Saoudite, le Sultanat d’Oman, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Qatar. Ce qui semble très étonnant, c’est la rapidité avec laquelle le texte a été négocié, malgré la fronde menée depuis plusieurs années d’acteurs comme Air France-KLM, ou Lufthansa, contre les compagnies du Golfe, accusées de concurrence déloyale. D’autant plus étonnant, que l’Union européenne avait proposé, l’an dernier, d’ouvrir une enquête sur la base d’une plainte d’un Etat membre.

L’approche de Bruxelles est ultra consumériste, centralisée

Car même si l’accord est assorti de garanties données par le Qatar, les transporteurs européens et ceux du Golfe, n’ont pas du tout les mêmes statuts, pas du tout les mêmes charges. Les compagnies européennes sont majoritairement détenues par des capitaux privés, les compagnies du Golfe ont un statut public et appartiennent à leur Etat qui, à tout moment, peuvent les renflouer en cas de défaillance.

S’ajoute à cela, l’épineuse question des subventions. Une étude menée par trois compagnies américaines, American, Delta et United estimait le montant total des subventions perçues par les compagnies du Golfe à plus de 50 milliards de dollars au cours des dix dernières années.

Plus de trafic entre l'Europe et le Qatar

En Europe, le problème se pose déjà avec Norwegian, qui opère en toute liberté, au sein de l’UE, sans les mêmes règles de fonctionnement et qui vient d’être sauvée de la faillite par l’Etat. Alexandre de Juniac, aujourd’hui directeur général de l’IATA, l’association internationale du transport aérien, estime que cet accord, qui va générer plus de trafic entre ces deux régions du monde, n’est pas une mauvaise chose pour le secteur. Son discours aurait sans doute été différent, à l’époque où il dirigeait Air France KLM.  

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