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Chroniques du ciel. Airways Collège en liquidation judiciaire : 217 élèves pilotes stoppés en pleine formation

Quelque 200 élèves, qui ont déboursé entre 75.000 et 115.000 euros pour entrer chez Airways College, basée à Agen (Lot-et-Garonne), en appellent au ministre des Transports, après la mise en liquidation judiciaire de l'école de pilotage.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'école de pilotage Airways College mise en liquidation judiciaire. (Illustration)
 (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Ils rêvaient de devenir pilotes de ligne. Le rêve brisé de 200 jeunes stagiaires, après la liquidation judiciaire cette semaine de leur école de pilotage, Airways College.

Ce coup d’arrêt du tribunal de commerce d’Agen, où est basé le siège d’Airways, ne leur laisse  aujourd’hui quasiment aucune chance de récupérer les 100 000 euros investis dans cette école de pilotage pour devenir pilote de ligne. Certains d’entre eux n’ont même pas commencé leur formation. Une faillite qui, au-delà de l’aspect économique, du licenciement de ses 70 salariés pourrait entrainer des drames familiaux, s’indigne Philippe Blot, responsable pédagogique, de la base d’Airways à Melun, en région parisienne.

"Ces jeunes se sont battus pour accéder à la formation ! Ils ont pris un crédit avec leurs parents qui se portent caution. La procédure fait que tout est gelé : aucun élève ne peut plus voler et la somme versée est perdue". Désormais, "les élèves n'ont qu'une infime chance de se voir rembourser leurs frais de scolarité et ne seront pas en mesure d'obtenir un emploi en tant que pilote faute d'avoir obtenu les qualifications nécessaires, ni d'honorer leurs emprunts".    

Selon Antonin Oger, étudiant de 24 ans, le président d'Airways College, Jérôme Binachon avait informé le 19 avril les salariés et étudiants de sa décision de placer l'école dans les mains du tribunal. Mais 10 jours plus tard, un juge prononçait finalement la liquidation de l'entreprise, constatant que son redressement judiciaire était "manifestement impossible".      

"On a été pris de court. Depuis on n'a plus de nouvelles" du président, a déploré M. Oger. Mais nous ne sommes pas là pour attaquer l'école. Nous voulons trouver des solutions (...) Je connais quelqu'un dont la famille va devoir vendre sa maison pour rembourser son emprunt".    

Un expert judiciaire a été nommé pour faire la lumière sur les raisons de cette faillite que certains élèves pilotes et salariés imputent au train de vie élevé de quelques membres de la direction, dont son patron un ancien pilote d’Air France, Jérôme Binachon, qui dans les colonnes du Parisien reconnaît sa responsabilité.

Au sein du collectif de salariés (37 sur 70 salariés), deux membres de l'équipe pédagogique évoquent "un changement de train de vie" de l'équipe de direction à partir de 2019 : "des voitures de fonction devenues des Tesla", des "déplacements en jets privés" et des "vacances en famille camouflées en déplacements professionnels".  

L’école affiche un passif de 17 millions d’euros. Elèves et salariés en appellent au ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari et lui demandent de ne pas condamner les élèves d’Airways à une faillite personnelle.

Pour les soutenir: Contact@airways.fr 0553681818

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