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Silence, on pleure...

Une minute de silence a été observée, à midi, un peu partout en France. François Hollande était à la Sorbonne, avec Manuel Valls et Najat Vallaud Belkacem, au milieu de dizaines d'étudiants. Après le silence, ils ont entonné la Marseillaise. Des tonnes de chagrin se sont répandues sur les pavés de l'université.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre lors d'une minute de silence en présence du Chef de l'Etat, à la Sorbonne, 16 novembre 2015 © Maxppp)

"Je me sens seule, depuis vendredi… c’est étrange, me raconte une étudiante en Master de Relations Internationales… on est ensemble, mais on se sent isolé, a l’intérieur de nous". Dans la prestigieuse cour de la Sorbonne, lieu hautement symbolique, car représentant la liberté de penser, les regards sont tendus. Il est 11h45, et déjà les voix se font plus basses. 

Le rythme des cœurs ralentit 

On aperçoit quelques sourires, des clins d’yeux gentils, entre eux. Une voix demande à tous de mettre les portables, sur silencieux.  Les yeux sont braqués sur l’entrée. Ils attendent François Hollande. 

Le vent se lève.  Les étudiants sont venus par centaines. Ils sont debout, côte à côte, formant un fer à cheval.  Je regarde la pendule de la Sorbonne. Il est 11h50. On nous signale que le président de la République est arrivé. Les cœurs sont de plus en plus lourds. On entend des chuchotements. 

Il est 11h59

François hollande marche, à sa droite Manuel Valls, à sa gauche Najat Vallaud Belkacem et Thierry Mandon, le Secrétaire d’état chargé de l’enseignement supérieur.  Ils sont dans le fer à cheval. A l’arrêt, les bras le long du corps. Ils sont tous ensemble. Mais isolés, à l’intérieur, comme me le disait cette jeune fille au tout début. Quelques jeunes arrivent, encore et encore. Certains se rapprochent du chef de l’Etat. Comme d’un père de la Nation. Comme, pour retrouver un souffle

Il est midi

Les cloches sonnent, au loin. Silence. Les regards sont plongés dans le sol. Des larmes coulent sur les pavés de la Sorbonne, cette Sorbonne de liberté, cette liberté pleine de sang. Lourd silence. 

Les mains se cachent dans les manteaux. Le froid se glisse dans les écharpes

Puis, la Marseillaise

C’est à pleurer. "Aux armes citoyens". Les visages se relèvent. "Marchons… marchons". La cour est envahie de dignité

Puis, c’est un tonnerre d’applaudissements, qui surgit de l’extérieur. Et qui vient se répandre dans cette cour. À leur tour, les étudiants claquent dans leurs mains. 

Applaudissements interminables

De nouveau, la Marseillaise. Elle est là la jeunesse de paris, celle qui court de bistrots en salles de concerts, les week-end. Le soleil fait une percée. Je suis éblouie. Je pleure

Il est midi 5 à la pendule de la liberté

"C’était trop court… mais je me sens un peu mieux" , me dit à nouveau, la jeune fille en Master de Relations Internationales. "Mais on est quand même seule, à l’intérieur… c’est étrange" , répète l’étudiante. "Comme si un truc était resté coincé, tout au fond de nous"

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