C'est mon époque. Un nouveau guide pour y voir plus clair dans les additifs
Le nouveau guide des additifs, qui paraît jeudi aux éditions Thierry Souccar, classe 90 additifs selon leur dangerosité supposée.
Ils sont invisibles, difficiles à repérer pour les consommateurs mais présents dans presque tous nos aliments depuis les années 60 : ce sont les additifs alimentaires, autorisés, pourtant souçonnés des pires maux. Le nouveau guide des additifs, qui paraît jeudi 9 mars aux éditions Thierry Souccar, tente de les classer selon leur dangerosité supposée.
Ce guide répertorie quatre catégories d'additifs : en rouge, à éviter ; en orange, déconseillé ; en gris, on manque d'information ; en vert, pas de risque.
Si on ne sait pas grand chose sur les additifs, chaque découverte est un peu plus inquiétante. La dernière, qui remonte à janvier 2017, concerne le E171. C'est un classique de la confiserie, présent dans les M&M's, Haribo, Hollywood Chewing Gum.
Les dangers des "cocktails" d'additifs
Selon les chercheurs de l'INRA, cet additif contient des nanoparticules, si petites qu'elles franchissent les barrières de notre corps et favorisent l'apparition de cancers.
On fait également un lien depuis 10 ans entre l'hyperactivité des enfants et certains colorants de bonbons. Il y a aussi les réactions allergiques, l'obésité favorisée, entre autres.
Le plus compliqué à mesurer reste "l'effet cocktail", quand on combine au moins trois additifs. Or, de nombreux produits en comptent facilement 10 : des sandwichs prêts à consommer, certaines soupes instantanées ou encore des biscuits apéritifs.
Les ruses des industriels
A priori, il est pourtant simple d'éviter les additifs puisqu'ils sont repérables dans une liste d'ingrédients, avec leur grand "E" suivi le plus souvent de trois chiffres. Cependant, les industriels brouillent les pistes.
Par exemple, le E471 est présent dans des pains au lait. Or, il se présente sous le nom d'émulsifiant : mono et diglycérides d'acide gras.
Plus fin encore, certains remplacent l'additif par un produit qui contient exactement la même substance, mais n'est pas considéré comme un additif. C'est souvent le cas du E621, le glutamate monosodique, très contesté car on le soupçonne de favoriser les maladies neurodégénératives. On lui substitue de l'extrait de levure, ce qui fait beaucoup moins peur, mais l'aliment en question contient toujours du glutamate.
Les avantages des additifs
Mais alors, pourquoi s'obstiner à les utiliser ? D'abord parce que les additifs donnent du goût, une belle texture, améliorent l'aspect d'un aliment, prolongent sa conservation. Ils permettent même de faire des économies en réduisant les ingrédients naturels onéreux.
Plus récemment, les additifs ont permis de développer des aliments très tendance : sans sucre, sans graisse, sans lactose, sans gluten. Ils sont même présents dans l'alimentation Bio, pourtant en grande majorité d'origine naturelle.
La balle dans le camp des consommateurs
En réalité, seuls les consommateurs peuvent faire baisser la présence d'additifs dans leur assiette. Sous leur pression, Système U a modifié la composition de plusieurs de ses produits. Le Coca-Cola a retiré un additif de ses boissons aux Etats-Unis. Ce n'est pas le cas en France. Aux consommateurs français de jouer !
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