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Qu’est-ce que le plasma riche en plaquettes (PRP) ?

Le plasma riche en plaquettes est une thérapie cellulaire qui suscite un véritable engouement depuis plusieurs années dans le milieu du sport. Le PRP permet de soigner les blessures de célèbres sportifs comme Rafaël Nadal ou encore Tiger Wood.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Centrifugeuse de sang pour produire des plaquettes de plasma. (Illustration) (NICOLA TREE / STONE RF / GETTY IMAGES)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd'hui du PRP, ce plasma riche en plaquettes, qui permet de traiter des blessures de grands sportifs. Une thérapie cellulaire qui suscite un réel engouement depuis plusieurs années dans les milieux de la compétition sportive. 

franceinfo : Expliquez-nous en quoi consiste ce traitement ?

Martin Ducret : C’est un traitement assez simple à comprendre. L’idée est d’injecter des plaquettes, qui sont des cellules présentes dans notre sang, à l'intérieur d’un tendon ou d’une articulation, pour soulager les douleurs de tendinite ou d’arthrose. On part du principe que les plaquettes, qui sont des cellules indispensables à la coagulation, ont une action cicatrisante et anti-inflammatoire sur les tissus malades.

En pratique, comment se déroule une injection de PRP ?

Et bien, mettons-nous en condition ! Imaginons que vous êtes le patient, et que vous souffrez d’arthrose du genou. Vous arrivez en consultation, je vous fais une prise de sang, je mets l’échantillon de sang dans une centrifugeuse, puis je sélectionne le PRP, grâce à un kit spécifique, et je l’injecte dans votre genou douloureux. Comptez une trentaine de minutes et 150 à 300 euros en moyenne, pour cette thérapie qui n’est pas remboursée par la Sécurité sociale.

Et son intérêt, vous l’avez sûrement remarqué, c’est que vos propres plaquettes vous soignent. C’est en quelque sorte un traitement "bio" avec très peu de risques d’effets indésirables.

Ce traitement semble très attrayant, mais vous nous mettez en garde contre un certain nombre d’excès ?

Oui, absolument. Certains praticiens utilisent de manière déraisonnable le PRP, sans forcément bien maîtriser son usage, et parfois à des prix exorbitants. Face à ce constat, des médecins experts en injection de plaquettes se sont regroupés pour former le GRIIP (groupe de recherche international sur les injections de plaquettes), et tenter d’encadrer les pratiques, en se basant sur des études scientifiques et leur expérience de terrain.

J’étais à leur premier congrès, la semaine dernière à Paris, et j’ai rencontré le Pr Florent Eymard, rhumatologue à l'hôpital Henri Mondor à Paris, et membre du GRIIP. Pour lui, "Le PRP a sa place pour soulager des maladies fréquentes et invalidantes, comme l'arthrose du genou et certaines tendinites chroniques. Mais attention, ce n’est pas un remède miracle ! Il doit être associé aux autres traitements, comme la kinésithérapie par exemple. Sans ça, il aura un intérêt limité."

Je conseille donc aux auditeurs intéressés par le PRP de consulter un médecin bien informé sur son usage, qui a l’habitude de ce traitement, et qui le propose à un prix raisonnable.

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