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C'est comment ailleurs ? Les ministres fraudeurs en Islande

Alors que Jérôme Cahuzac a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir fraudé le fisc, franceinfo s’intéresse à l’Islande dont le Premier ministre a démissionné à la suite des Panama Papers.

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson démisionne le 6 avril 2016 à la suite des révélations des Panama papers  (BIRGIR THOR HARDARSON / KJARNINN MEDIA)

L’Islande, 330.000 habitants, est un pays très touché par l'évasion fiscale. Son Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson a dû quitter ses fonctions car il était cité dans le scandale révélé en avril 2016 sur la fraude fiscale géante de milliers de personnalités dans le monde. Depuis cette date, l'Islande a été secouée par une crise politique particulièrement aigüe.

Premier ministre et société offshore

Le nom de l’ex-Premier ministre est donc apparu dans les Papama Papers. Il lui était reproché d'avoir possédé avec sa femme une société offshore dans les Iles Vierges Britanniques, un paradis fiscal.

Rappelons que ces sociétés écran sont souvent remplies d'argent que le fraudeur veut dissimuler au fisc de son pays. En plus du Premier ministre islandais, deux autres ministres étaient montrés du doigt en avril, le ministre des Finances et celui de l'Intérieur. 

Manifestations et démissions

Les conséquences du scandale ont été multiples. D'abord, une manifestation de milliers d'Islandais dans la capitale Reykjavik pour demander le départ du Premier ministre. Ensuite, la démission du Premier ministre.

De son côté, le président islandais a dû renoncer à se représenter pour un nouveau mandat car, lui-aussi, était éclaboussé par les Panama Papers, par l'intermédiaire de son épouse précisément.

Elections anticipées

Ce scandale d'hommes politiques fraudeurs a aussi débouché sur les élections législatives anticipées fin octobre 2016. Le parti conservateur de l'ancien Premier ministre s'est effondré dans les urnes.

Parallèlement, on a assisté à la progression des "Pirate", un parti protestataire qui milite contre la corruption, la fraude fiscale et veut faire payer plus d'impôts aux entreprises, plus de transparence.

Les Pirates au pouvoir ?

Au début du mois de décembre, soit un mois après les élections, les Pirates ont été chargés de former un gouvernement et sont actuellement en discussion avec les Verts et les forces de gauche islandaise. Ce n’est pas gagné car les Pirates, bien que populaires, n'ont pas remporté autant de sièges qu'ils l'espéraient au parlement.

Poursuites contre les fraudeurs

Enfin, le fisc islandais a révélé récemment que 108 contribuables ont été visés par des enquêtes pour fraude fiscale, alors que 600 islandais sont cités dans les Panama Papers. 

L'Islande connait de gros problèmes de fraude et d'évasion fiscale depuis longtemps. La fraude représenterait chaque année entre 7 et 11% du PIB du pays.

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