C'est comment ailleurs ? La lutte contre les agressions sexuelles en Inde
Si l’affaire Weinstein révèle la nécessité de protéger les femmes contre le harcèlement et les viols, l’Inde tente de lutter contre ces comportements très répandus dans sa société.
En Inde, 40.000 viols sont enregistrés chaque année. Il s’agit des viols dénoncés à la police ne représentant qu‘une infime partie des viols commis mais non répertoriés dans ce pays de 1,3 milliards d'habitants.
La violence sexuelle en Inde est un énorme problème que beaucoup ont découvert en 2012 avec le viol collectif d'une femme de 23 ans dans un bus de la capitale New Delhi. La victime était décédée deux semaines après des suites de ses blessures.
Mesures gouvernementales
Après ce drame très médiatisé, le parlement indien a voté en 2013 une loi qui durcit les sanctions pénales contre les auteurs de violences sexuelles. Des mesures ont aussi été prises contre le harcèlement des femmes sur leur lieu de travail. Et il a été décidé d'engager plus de femmes dans la police. Il faut savoir que 93 % des policiers sont des hommes en Inde, ce qui dissuade les femmes de porter plainte.
Des unités de policières
La ville de Jaipur, capitale du Rajasthan, au nord-ouest de l'Inde, est allée plus loin, puisqu’elle a créé une unité de police spéciale, composée uniquement de femmes. Elles sont une cinquantaine, équipées de scooters, caméras, talkie-walkie et de bâtons. Elles ont reçu une formation de karaté afin de pourvoir répliquer aux agresseurs menaçants.
Protéger et libérer la parole
Les policières sillonnent les rues, patrouillent près des arrêts de bus, dans les parcs, près des universités. Elles vont à la rencontre des femmes qui peuvent leur parler beaucoup plus facilement et les appeler pour porter plainte en cas d'agression. Elles peuvent aussi envoyer un message sur Whatsapp à cette unité spéciale. Pour rassurer les femmes, les policières leur assurent que leur identité ne sera pas révélée.
Plus de plaintes
Il semblerait que les femmes déposent plus facilement plainte à New Dehli, une ville particulièrement touchée par le fléau des violences sexuelles. Le nombre de plaintes a augmenté de 30% entre 2013 et 2014 et elles peuvent désormais être déposées dans des bureaux d'accueils spéciaux, pour les femmes dans les commissariats.
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