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C'est comment ailleurs ? L'île poubelle des Maldives

Alors que la Corse connait une crise des déchets, franceinfo s’intéresse aux Maldives qui ont créé une "île poubelle"

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des ordures arrivent par bateau sur l'île de Thilafushi aux Maldives (ROBERTO SCHMIDT / AFP)

Si les ordures ne sont plus ramassées depuis plusieurs jours en Corse, l’archipel des Maldives a adopté en 1992 une solution radicale. Les déchets sont envoyés sur l’île de Thilafushi.  

A côté de la capitale  

Ce territoire sacrifié est situé à moins de 10 km de Malé, l'île- capitale de l'archipel des Maldives. Il mesure 7 kilomètres de long et 200 mètres de large, dans un secteur très peu profond, entouré d'eaux cristallines et de sable blanc, comme dans le reste des Maldives. Sauf qu’à Thilafushi, l'ambiance n'est pas paradisiaque. Elle se rapproche de l'enfer.  

Plus de 300 tonnes par jour

Les déchets proviennent de toutes les îles des Maldives. D’abord de Malé où vit la grande majorité des autochtones et ensuite de toutes les iles-hôtels remplies de touristes. Un million de touristes par an produisent chaque jour individuellement plus de 7 kilos de déchets, contre un peu moins de 3 kilos pour un Maldivien (il y a 415 000 maldiviens). Résultat, plus de 300 tonnes de déchets arrivent chaque jour sur l'ile de Thilafushi par bateau.  

Ordures à même le sol ou dans l’eau  

Au départ, en 1992, les ordures allaient dans de grandes fosses spécialement construites, mais celles-ci ont vite débordé et les déchets sont désormais déposés à même le sol ou dans les eaux peu profondes.  

Si les bouteilles en plastique, les papiers et les métaux sont envoyés en Inde, le reste n'est pas trié. Il y a des piles, des déchets électroniques, du plastique en vrac et aussi des déchets industriels qui sont incinérés par des travailleurs immigrés souvent venu du Bengladesh qui travaillent dans des conditions terribles.  

Pollution  

Les fumées toxiques s'élèvent dans le ciel et vont souvent jusqu'à Malé. Sans compter des huiles, du mercure, de l’amiante et du plomb qui s'infiltrent dans le sable et dans l'eau et contaminent la faune et la flore de l'océan.   

D’autres activités sur Thilafushi  

L’île abrite aussi d'autres activités. A commencer par d'énormes réservoirs de pétrole carrément construits sur des piles de déchets compactés au bulldozer. Mais aussi plusieurs dizaines d'entreprises s’y sont installées, parmi lesquelles des chantiers navals, dont on imagine les conditions de travail des employés.  

Des lotissements ont même été construits il y a quelques années. Et pour que ce sinistre tableau soit complet, les autorités maldiviennes ont aussi installé une prison sur "l'île poubelle".

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