Manque de personnel dans les maisons de retraite : le Japon met en place des cafétérias pour seniors

Du fait de l’effondrement démographique, il n’y a plus assez de main-d’œuvre pour s’occuper des personnes âgées. Les autorités nippones tentent donc de les maintenir au maximum chez elles en subventionnant des cafétérias qui leur permettent, notamment, de recréer du lien.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des japonais assistent à un événement pendant la Journée du respect des personnes âgées à Tokyo, au Japon, le 16 septembre 2019. (FRANCK ROBICHON / EPA / MAXPPP)

Ces cafétérias pour personnes âgées apparaissent dans de plus en plus de villes japonaises. Et les collectivités locales ont maintenant des budgets dédiés pour aider au financement de ces cantines un peu spéciales. La ville de Tokyo, qui regroupe plusieurs grands arrondissements, propose, par exemple, des aides équivalentes à 3 500 euros par cafétéria. L’idée c’est d’encourager les arrondissements ou alors des associations à organiser un maximum de cafétérias pour les anciens du quartier.

Souvent, ces cafétérias ne fonctionnent pas sept jours par semaine, c’est plutôt quelques jours par semaine. Mais ce sont des moments très importants pour ces personnes qui vivent souvent seules. Au Japon, le gouvernement estime qu’il y a maintenant plus de sept millions de personnes de plus de 65 ans qui vivent seules. Et selon les statistiques de l’Institut national de la population, seulement la moitié de ces personnes âgées ont, au moins, une conversation chaque jour avec un autre humain. Ces cafétérias pour seniors doivent aider ces gens à recréer du lien, à rester insérés dans la société.

Le fonctionnement de ces cafétérias est très simple. Ce sont comme des salles de cantines où les gens se retrouvent pour déjeuner ou dîner. L’argent donné par les collectivités permet de subventionner un peu le prix des repas. Ce sont souvent des plats simples à 400 ou 500 yens, c’est-à-dire environ trois ou quatre euros. Si c’est trop cher, cela refroidit les anciens qui ont souvent de très petites retraites. Alors, soit les repas sont préparés à l’extérieur par des sociétés spécialisées, soit ils sont confectionnés directement par les organisateurs avec l’aide des personnes âgées volontaires.

Quelque 20 millions de Japonais de plus de 75 ans

Ces repas sont aussi l’occasion de faire passer des messages de santé publique. Après le repas, des spécialistes viennent parler des enjeux de nutrition ou alors des problèmes de démence. Les autorités japonaises subventionnent de plus en plus ces cafétérias pour personnes âgées. L’idée est vraiment de retarder au maximum la prise en charge des personnes très âgées par des institutions. Les autorités veulent les garder le plus longtemps possible chez elles car le pays n’a pas vraiment les moyens de les prendre en charge.

Ce n’est pas un problème financier mais un problème de main-d’œuvre. Il y a maintenant plus de 20 millions de Japonais de plus de 75 ans et du fait de l’effondrement démographique, il n’y a plus assez de main-d’œuvre pour s’occuper d’eux. Quelque 70% des maisons de retraite du pays expliquent qu’elles n’ont plus assez de travailleurs pour fonctionner correctement.

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