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"In god we trust", la devise nationale américaine désormais imposée dans les écoles texanes

Une loi impose désormais au Texas l’affichage de la devise nationale américaine, "Nous avons confiance en Dieu" dans tous les établissements scolaires du primaire et du secondaire.

Article rédigé par franceinfo, Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La devise nationale américaine "In god we trust" sur un billet de un dollar (illustration). (SILAS STEIN / DPA)

Si vous avez déjà eu un billet de un dollar américain en main, vous avez déjà pu lire cette devise : "In god we trust", (Nous avons confiance en Dieu). Désormais, vous la verrez dans les écoles du Texas. Une loi impose en effet que soient désormais affichés "à des endroits visibles" des posters avec la devise.

Ces posters sont donnés à l’école par des organisations privées et donc pas achetés directement par l’établissement, les professeurs ou la mairie. Le drapeau américain et le drapeau texan doivent y figurer sans autre mot, ni image. L’élu local derrière cette législation explique qu’il veut unir les Américains. "La déclaration d’Indépendance dit que nos droits viennent de notre créateur, reconnaître Dieu n’a rien de nouveau dans la vie américaine", rappelle-t-il au Washington Post [article en anglais et payant]. Sur Twitter, il a aussi tweeté que cette devise affirmait notre croyance collective en un Dieu souverain.

Deux organisations conservatrices ont en tout cas déjà donné des centaines de posters, y compris Patriot Mobile qui se présente comme "le seul opérateur téléphonique chrétien en Amérique".  

Une devise officielle depuis son adoption par le Congrès américain en 1956

Il y a une autre devise importante, à caractère moins religieux, "E Pluribus Unum", (de plusieurs, un), qu’on retrouve notamment sur le sceau du président américain. Mais "In God we trust" apparaît donc aussi sur les billets de banque et cela depuis le XIXe siècle.  

D’ailleurs, le Texas n’est pas le premier État à voter ce genre de lois qui existent aussi dans l’Arkansas en Alabama, en Louisiane ou au Tennessee, des États plutôt à droite. Si on parle du cas texan, c’est parce qu’il s’agit du deuxième État le plus peuplé du pays et surtout parce que les écoles aux États-Unis sont devenues ces derniers mois "un champ de bataille de la guerre culturelle" pour paraphraser le Washington Post. Des débats sur les livres qu’il faut bannir ou pas des programmes scolaires opposent libéraux et conservateurs, tout comme la façon dont on devrait enseigner la race et les genres ou encore les questions sur le port d’armes au vu de la violence qui frappe les écoles.   

Et quid de la séparation de l’Église et de l’État ?  

On est en droit de se poser la question. Pour la JFREJ, une organisation juive militant pour la justice raciale et économique, une telle mesure ne respecte clairement pas cette séparation et va dans le sens d’un projet nationaliste chrétien. La Sarc, une association antiraciste, s’interroge sur l’effet glaçant que cette intrusion de la religion dans une institution publique pourrait avoir sur les élèves qui n’adhèrent pas à la foi chrétienne.  

En tout cas, un Floridien athée et agacé a bien l’intention de tester cette loi. Il a levé 14 000 dollars pour fabriquer des posters avec la devise écrite en arabe. Il prévoit d’envoyer 300 à 500 posters et s’apprête à attaquer en justice toute école qui les refusera. Cela dit, le Washington Post souligne que les tribunaux ont régulièrement estimé que la référence à Dieu dans la devise respectait le cadre constitutionnel et avec les nombreux juges conservateurs placés par l’administration Trump, peu de chance pour que les décisions judiciaires changent sur cette question.

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