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BD et beaux-livres

Pour en mettre plein la vue au réveillon: "Italia" d'Emmanuel Guibert, "Le courant d’art" de Bézian, "Mystères", la biographie en images de Tibet, "Michel Vaillant et Jean Graton", "Malabar, Histoire de bulles".
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© E. Guibert, Dupuis / Fr. Bézian, Soleil, J. Graton/ Tibet, Daniel Maghen / Malbar, Dupuis)

Plus qu’un beau livre, Italia est un éblouissement.

Quelque 180 dessins touchés par la grâce qu’Emmanuel Guibert, l’auteur de La guerre d’Alan , a réalisés sur le motif. Le florilège de 20 ans de voyages dans la péninsule. Traits, couleurs, matières, transparences : rarement la virtuosité n’a été aussi ludique, enjouée, facétieuse avec le réel. A Rome, Naples ou Palerme, Emmanuel Guibert use de tout pour créer des images merveilleuses. Jusqu’à gratter sa feuille sur le bord d’un parapet. Et que la pierre y granule le papier.

Italia est un livre rare sous le label Aire libre.

 

Avec Le courant d’art , le dessinateur Bézian signe une réflexion amusante sur la concordance des imaginaires.

En 1847, le britannique Oliver Byrne publie le livre de maths le plus bizarre de tous les temps : Les éléments d’Euclide . Rouge, jaune, bleu : carrés, cercles et triangles y font écho, avant l’heure, aux toiles abstraites du peintre néerlandais Piet Mondrian. Bézian l’érudit joue avec le hasard et les influences, ajoute les expérimentations du Bauhaus, l’école de la modernité des techniques de Walter Gropius. Et livre un curieux objet accordéon qui n’a pas de fin.

Le courant d’art se lit en boucle. Sous le label Noctambule.

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Deux hommages à la BD franco-belge la plus classique.* Les éditions Daniel Maghen publient Mystères, la biographie en images de Tibet , le dessinateur de Ric Hochet et de Chick Bill. Et Hors-collection propose Michel Vaillant et Jean Graton, l’aventure automobile* . Tibet et Graton, deux noms qui ont marqué les années 60 et 70.

 

Dans ces années-là, on lisait des BD en mâchant des chewing-gums. Après avoir tatoué sur le bras les décalcomanies qu’une célèbre marque glissait entre pâte à mâcher rose et papier d’emballage jaune. Avec un personnage costaud qui n’existe plus. Eh bien, saviez-vous que Franck Margerin, Régis Loisel ou encore  François Avril ont dessiné M. Malabar ? Alain Lachartre signe Malabar, Histoire de bulles , aux éditions Dupuis.

  (info manga 635)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

La maison aux insectes , de Kazuo Umezu, au Lézard noir

  (© by UMEZU Kazuo / Shôgakukan / Le Lézard noir)

Un recueil de sept histoires courtes parues au Japon entre 1968 et 1973. Des récits très noirs où Kazuo Umezu met en scène des personnages dont le quotidien se trouve bouleversé du jour au lendemain, tandis que l’angoisse les fait peu à peu sombrer dans la folie. L’auteur raconte ainsi l’histoire d’une femme qui, pour fuir son mari violent, se prend soudain pour un insecte ; celle d’une épouse dévouée vivant dans la terreur après avoir été surprise en train de tromper son mari ; celle d’un homme, accusé à tort du meurtre de sa femme et de sa fille, qui fait une étrange expérience à la veille de son exécution ; ou encore le parcours d’une jeune fille dont le destin bascule lorsqu’elle rencontre deux hommes sur une plage…

Kazuo Umezu livre des scénarios tous plus effrayants les uns que les autres qui ne laissent pas de marbre, loin de là. Les dessins épais, et très sombres, nous plongent immédiatement dans une ambiance inquiétante. Au-delà de la jalousie, de la colère ou de l’avidité, la trahison est l’un des thèmes majeurs abordés dans ces sept récits.

  

Chiisakobe , de Minetaro Mochizuki, au Lézard noir

  (© by MOCHIZUKI Minetaro / Shôgakukan / Lézard noir)

Shigeji, jeune charpentier, perd ses parents et l’entreprise familiale, "Daitomé", dans un incendie. Se rappelant les paroles de son père, "Quelle que soit l’époque dans laquelle on vit, ce qui est important, c’est l’humanité et la volonté", il fait le serment de reconstruire Daitomé.

Mais son retour à la maison natale s’accompagne de l’arrivée de Ritsu, amie d’enfance devenue orpheline et qu’il embauche comme assistante, et de cinq garnements au caractère bien trempé échappés d’un orphelinat. La cohabitation va faire des étincelles.

Chiisakobe est une adaptation du roman de Shûgorô Yamamoto, situé dans la période Edo (1600-1868), et que Minetarô Mochizuki transpose dans le Japon d’aujourd’hui. Les personnages attachants promettent une histoire très humaine. Ce premier tome est une belle entrée en matière et on attend la suite impatiemment.

 

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