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Au fil de l'eau. Un tour du monde à la voile et à l’envers pour un projet scientifique unique

"Au fil de l'eau" aujourd'hui, un tour du monde à l'envers pour une mission scientifique à l'écoute des baleines, dauphins et autres globicéphales. Les précisions du navigateur Romain Pilliard, qui se lancera dans cette aventure en octobre prochain, en partenariat avec franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le skipper français Romain Pilliard sur son trimaran,  "Use it again", le long des côtes de la Trinité-sur-Mer, le 25 mai 2021. En 2016, il a décidé de retaper l'ancien trimaran de classe Ultim d'Ellen Mac Arthur, selon les principes de l'économie circulaire : Reduce, ReUse et Recycle.
 (LOIC VENANCE / AFP)

Le navigateur Romain Pilliard, qui est basé à la Trinité-sur-Mer en Bretagne, va se lancer en octobre prochain dans le record du tour du monde à l'envers, contre les vents et les courants dominants.

Un tour du monde en double et en multicoque : une première

Il va embarquer à bord de l'ancien trimaran de la navigatrice anglaise Ellen Mac Arthur, avec lequel elle a battu le record du tour du monde en solitaire en 2005. Romain Pilliard a racheté ce bateau en 2016 et il a décidé de le retaper entièrement selon les principes de l'économie circulaire. La plupart des équipements du bateau proviennent du recyclage.

Vidéo réalisée par France Bleu le 31 mai 2021



Il a fallu deux ans de travaux pour rénover ce trimaran de course de 23 mètres de long. "Use it again"(c'est le nom du bateau), est équipé de technologie de base (pilote automatique, radar, téléphone satellite) mais on est loin de la haute technologie que l'on trouve aujourd'hui sur les bateaux de course. Il sera également équipé de panneaux solaires, d'une éolienne et d'un hydrogénérateur pour produire l'énergie nécessaire à bord.

Le trimaran de Romain Pilliard, "Use it again" le 25 mai 2021 le long des côtes de la Trinité-sur-Mer.  (LOIC VENANCE / AFP)

Un tour du monde pour écouter les baleines 

Au-delà du défi sportif, le tour du monde de Romain Pilliard aura une portée scientifique car sur tout son parcours, il va enregistrer les sons de l'océan.
"Il faut savoir que la pollution sonore est une pollution reconnue par les autorités scientifiques mais méconnue du grand public", dit-il. On sait aujourd'hui que la pollution sonore modifie la vie de pratiquement toutes les espèces sous-marines, et notamment la vie des cétacés.

Le bateau de Romain Pilliard va donc être équipé de micros pour enregistrer le bruit des baleines, des dauphins et autres globicéphales. Ils seront installés au bout de la dérive de son bateau qui fait 6 mètres de long.

Sous l'eau, on peut capter le son des cétacés jusqu'à 100 kilomètres à la ronde.

Le navigateur Romain Pilliard

Une "carte son" de l'océan

L'idée est donc d'enregistrer le bruit de l'océan pour comprendre le déplacement des cétacés, leur comportement, et les raisons de leur migration d'un endroit à l'autre.

Romain Pilliard a mis au point ce programme scientifique avec l'université de la Sorbonne et l'objectif est d'établir une carte sonore des océans qui constituera une mine d'informations pour les scientifiques et les acousticiens.

Une baleine et son petit. (Illustration) (KERSTIN MEYER / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

De l'Atlantique à l'Indien en passant par l'océan Pacifique et le mythique "Cap Horn," tous ces "sons" seront enregistrés sur une carte mémoire qui sera ensuite décryptée et mise à la disposition du grand public via un site web accessible au plus grand nombre. Des heures et des heures d'enregistrement, un travail de titan, mais une nouvelle étape dans la connaissance des océans et du monde sous-marin.

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