Au fil de l'eau. Peut-on encore améliorer la qualité des eaux de baignade ?
Eaux de baignade : des chiffres satisfaisants mais trompeurs. Des précisions avec Catherine Pottier et Sarah Hatimi, chef de projet "qualité de l'eau et santé" au sein de la fondation Surfrider.
Les vacances se profilent, le temps de la baignade aussi, et selon le rapport annuel de l'agence européenne de l'environnement, 93% des sites testés en Europe révèlent une qualité de l'eau satisfaisante. La qualité de l'eau serait même excellente dans près de 83% des zones étudiées en Europe. La France tire son épingle du jeu avec 95% d'échantillons favorables.
Bons points également pour l'Autriche,la Grèce,la Croatie,Malte et Chypre.
Parmi les mauvais élèves, on peut citer l'Albanie,la Hongrie, la Pologne, mais aussi la Suisse et le Royaume-uni. De manière générale, les résultats sont plutôt positifs mais critiqués par l'association environnementale Surfrider.
"Des chiffres trompeurs" pour Sarah Hatimi, de la fondation Surfrider
Selon la fondation européenne Surfrider, le rapport de l'agence européenne pour l'environnement (AEE) est insuffisant, car il ne prend en compte que deux paramètres bactériologiques. "Aucun paramètre chimique n'est enregistré" explique Sarah Hatimi. Le rapport ne fait pas non plus référence à la présence éventuelle de déchets pastiques ou de "bloom d'algues", qui caractérise la prolifération rapide et excessive d'algues, généralement causée par de fortes concentrations d'éléments nutritifs dans l'eau.
Surfrider explique également que les relevés ne sont effectués que dans les zones de baignade, et uniquement pendant la période estivale de juin, juillet, août .
Un manifeste pour élargir les zones de contrôles
La fondation vient de remettre à la Commission européenne un manifeste sur la qualité de l'eau. Elle demande une extension des périmètres de contrôle à toutes les zones d'activités nautiques, car aujourd'hui les sites de surf ou de plongée ne font pas l'objet de surveillance. Surfrider souhaite aussi que ces contrôles soient effectués pendant toute l'année et que l'AEE (Agence Européenne de l'Environnement) prenne également en compte la présence éventuelle de déchets plastiques et de substances chimiques.
"Il faut absolument apporter une meilleure information au public" estime Sarah Hatimi, qui plaide également pour une plus grande implication des citoyens dans la définition des zones à controler, mais aussi dans des actions concrètes pour limiter la pollution.
Harmonisation des politiques publiques
Sarah Hatimi appelle à plus de coopération transfrontalière pour permettre une plus grande harmonisation des contrôles. Il faut absolument développer des modèles communs de prévision de la pollution et mettre en place des systèmes d'alerte précoce sur tous les sites d'activités aquatiques.
Une plus grande harmonisation des paramètres de contrôle permettrait d'avoir des résultats comparables et mutualisables sur l'ensemble des zones et des masses d'eau européennes.
Sarah Hatimi, fondation Surfrider
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