Cet article date de plus d'onze ans.

Un allié objectif

A première vue, et pour paraphraser Winston Churchill, "jamais autant d'hommes de droite n'auront entendu autant d'idioties proférées par si peu d'entre eux".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

Au 11e jour de la crise qui secoue l'UMP, cette
vieille dame de 10 ans seulement saisie par la débauche des ambitions et des
magouilles, les mots, les simples mots prononcés par les uns et les autres,
Fillonnistes frustrés ou Copéiste arrogants se sont gravés dans les mémoires
des pauvres militants de base.

Incroyable catalogue d'amabilités. "Mafia", "ultimatum", "fort Chabrol", "fraude
industrielle". Ils se sont tout dit. Et pas au creux de l'oreille :
devant tout le monde. Pardon de porter un jugement de valeur somme toute assez
simpliste mais une telle diarrhée verbale est assez éloignée de la finesse et
du sang froid qu'on est en droit d'attendre, toutes idéologies confondues, de
la part de deux ténors qui prétendent à la qualité d'hommes d'Etat puisque
Fillon et Copé pensent déjà à la présidentielle de 2017. Ils ne pensent même
qu'à cela, et ceci explique cela.

Les seules ambitions personnelles nourrissent l'incroyable
psychodrame qui depuis le dimanche 18 novembre tient en haleine, mauvaise
haleine, les auditeurs et téléspectateurs des chaines d'info en continue, pour
lesquelles la guerre des droites a le même attrait que le salon de la moquette
pour les acariens.

Une véritable hystérie médiatique dont les retombées
politiques n'ont pas fini de se faire sentir. Sarkozy obligé de revenir aux
affaires. La gauche autorisée à gouverner sans que personne ne la regarde. Le
centre et le Front National empressés d'accueillir les militants écœurés de la
droite républicaine.

Depuis 11 jours, cette droite-là s'est muée en "allié
objectif" de ses pires ennemis. En langage marxiste orthodoxe, "allié
objectif" signifie "compagnon transitoire de route". Reste à
savoir combien de temps durera la transition et ou mènera la route.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.