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Le mystère Chevaline

A première vue, la tuerie de Chevaline qui a couté la vie à quatre personnes il y a quatre mois sur une route de montagne en Haute Savoie risque d'atterrir dans la poubelle des affaires criminelles non élucidées. Et ce n'est pas faire injure aux deux juges d'instruction et aux 120 gendarmes français et anglais qui mènent l'enquête presque à plein temps que de constater qu'ils n'ont jusqu'ici rien trouvé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pour l'heure, sur
le comment, le pourquoi et le par qui de ce quadruple meurtre qui a fait la une
des journaux des deux cotés de la Manche, les enquêteurs ne savent pratiquement
rien et n'ont encore rien compris.

Ni mobile, ni piste
sérieuse, aucun indice, aucune empreinte papillaire ou génétique, aucune
révélation de la part des quelques 700 témoins déjà interrogés, pas de profil
de l'assassin disparu comme il était venu : dans la nature. Nulle trace
de la fameuse moto blanche ou grise ou crème qui aurait été aperçue sur les
lieux, mais dont on ne connaît ni la marque ni la cylindrée.

Bref, on n'est pas à
la télé dans Esprits Criminels ou Les Experts à Miami. Il n'y a pas de
profileur magique ni de super flic au QI de 180. Mais plus prosaïquement, la
bonne vieille guerre des polices qui a fait perdre un temps irrattrapable au
tout début de l'enquête. Avec l'épisode invraisemblable de la gamine rescapée
blottie sous les jupes de sa maman morte mais que personne n'avait aperçue,
faute d'ouvrir les portes de la voiture.

Avec la laborieuse coopération entre
les machines judiciaires françaises et anglaises. Avec les commissions
rogatoires internationales forcément poussives. Avec les fantasmes liés aux
origines irakiennes du père de famille assassiné, à sa fortune possible ou
supposée, à son éventuelle implication dans une affaire d'espionnage renvoyant
au fantôme de Saddam Hussein.

Pour toutes ces
raisons, sauf coup de chance ou de théâtre, c'est un scénario d'échec policier
qui se dessine autour du quadruple meurtre commis le 5 septembre 2012 sur les
hauteurs du lac d'Annecy.   

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