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"Nous avons beaucoup à apprendre d'Emmanuel Macron", déclare Patrick Stefanini

L'ancien directeur de campagne de François Fillon estime que le chef de l'Etat "élève le niveau" et "restaure le prestige, ainsi que l'autorité de la fonction présidentielle".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'ancien directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, invité de franceinfo mardi 26 décembre 2017.  (RADIO FRANCE)

L'ancien directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, invité de franceinfo mardi 26 décembre, a estimé qu'il y avait "beaucoup à apprendre" d'Emmanuel Macron, "qui, dit-il, élève le niveau""Nous avons à apprendre de la façon dont il a restauré le prestige et l'autorité de la fonction présidentielle", a-t-il déclaré. 

"Nous avons beaucoup à apprendre d'Emmanuel Macron (...) ça nous ramène à l'origine de la Vème République", juge Patrick Stefanini #8h30politique
"Nous avons beaucoup à apprendre d'Emmanuel Macron (...) ça nous ramène à l'origine de la Vème République", juge Patrick Stefanini #8h30politique "Nous avons beaucoup à apprendre d'Emmanuel Macron (...) ça nous ramène à l'origine de la Vème République", juge Patrick Stefanini #8h30politique
Patrick Stefanini a dit aussi apprécier la collaboration entre le chef de l'Etat et le Premier ministre, Edouard Philippe. "L'articulation entre ce que fait le président de la République qui définit les grandes orientations et s'occupe beaucoup de l'international et ce que fait, avec beaucoup de sérieux, le Premier ministre qui couvre ce qu'a pas le temps faire le président, c'est bien. Cela nous ramène à l'origine de la Ve République", a précisé l'ex-directeur de campagne de François Fillon pendant la présidentielle.

"La droite peut essayer de se différencier d'Emmanuel Macron sur un certain nombre de sujets", a tempéré Patrick Stefanini évoquant l'économie, notamment "la "réduction des déficits publics" et "la compétitivité".

"L'électorat populaire et le centre perdus"

Patrick Stefanini n'a pas couvert toute la présidentielle aux côtés de François Fillon. Il a démissionné début mars. Depuis, il a publié Déflagration, aux Editions Robert Laffont. Pour lui, la défaite de François Fillon à la présidentielle doit surtout être imputée à la perte par la droite de "l'électorat populaire" et du "centre""Les affaires sont en quelque sorte le détonateur de tout le reste", a estimé Patrick Stefanini : "Le reste c'est deux choses : le fait que nous avons perdu durablement l'électorat populaire (...) Il nous faut aussi une réflexion par rapport au centre." "Évidemment, cela ne fait pas plaisir à tout le monde, et en l'écrivant j'ai pris mes risques : nous avons perdu le centre. La droite ne peut pas gagner si elle n'a pas, sinon une alliance solide avec le centre, au moins le soutien du centre", a ajouté Patrick Stefanini. François Fillon "savait que son programme de la primaire ne suffirait pas à convaincre tous les Français. Mais il avait cette volonté de ne rien changer à l'axe central (...) Il n'a pas réussi à surmonter cette contradiction", a avancé Patrick Stefanini.

Un "choc des ambitions" chez les Républicains

Patrick Stefanini a dirigé la campagne de Valérie Pécresse, pour les régionales de 2015 en Ile-de-France. Il affirme que la présidente de région se différencie du nouveau président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, parce qu'elle "insiste beaucoup sur le fait qu'il n'est pas question d'avoir la moindre porosité avec le Front national. C'est incontestablement une différence, même s'il ne faut pas faire de procès d'intention à Laurent Wauquiez". Pour lui, Valérie Pécresse "privilégie le débat d'idées". Se présentera-t-elle à la présidentielle de 2022 ? "À l'évidence, elle a du talent, beaucoup de qualités, d'énergie, une capacité de rassemblement qui est un peu à l'image de celle de Jacques Chirac, il y a une vingtaine d'années", a-t-il répondu, prévoyant un possible "choc des ambitions", chez les Républicains. 

Immigration : les limites de l'accord de Dublin

Interrogé sur l'immigration, Patrick Stefanini a appelé à "voir la réalité en face". Les flux migratoires "sont sans commune mesure avec ceux que nous avons connus", a-t-il ajouté. "La responsabilité historique des dirigeants européens est posée". Si "on décide de gérer [les flux migratoires] chacun de son côté, cela ne marchera pas", s'est-il alarmé. Pour lui, "l'accord de Dublin [qui contraint le demandeur d'asile à formuler sa demande dans un seul pays de l'UE] est un progrès, mais il atteint ses limites". "La question d'une renégociation, voire d'un passage à un système différent, se pose (...) C'est une question stratégique. Est-ce qu'on se met d'accord sur un système de répartition des demandeurs d'asile entre les différents pays européens ?", a-t-il conclu.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Patrick Stefanini sur franceinfo le 26 décembre 2017.

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