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"L'été de 20h30 le dimanche". Le mont Blanc autrement

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Article rédigé par France 2
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Gravir le plus haut sommet d'Europe occidentale par la voie "historique", pleine de dangers, exposée aux avalanches... Le magazine "20h30 le dimanche" du 30 juillet 2023 a suivi une cordée qui relève ce défi du "mont Blanc autrement" avec un grand nom de l'alpinisme, le guide Christophe Profit.

Gravir le mont Blanc, ses 4 807 mètres et des poussières, le plus haut sommet d’Europe occidentale : ils sont 20 000 alpinistes à tenter l’ascension chaque été par la voie dite “normale”. Egalement appelée "voie du Goûter", comme le célèbre refuge au sommet de l'aiguille du même nom, elle est aujourd'hui surfréquentée, au point que son accès a dû être limité.

Pour éviter la foule, quelques intrépides choisissent l'itinéraire "historique". C'est celui qui passe par le refuge des Grands Mulets, perché à 3 057 mètres d’altitude sur un piton rocheux. En été, plus personne ne l’emprunte, car la majorité des guides le jugent trop dangereux. Sauf un : Christophe Profit. Pour lui, la montagne doit se vivre comme au bon vieux temps : en partant d’en bas.

Dans les pas des pionniers

Pour "20h30 le dimanche", Marc de Langenhagen, Bertrand Delapierre et Guillaume Salasca sont donc partis au petit matin de Chamonix, à 1 000 mètres d’altitude. Ils vont suivre Yannick et Laure, frère et sœur à qui leur père, passionné de montagne, a offert cette ascension "à l'ancienne" avec Christophe. L’étape du soir se trouve 1 200 mètres plus haut : "une belle journée" attend nos grimpeurs, pas fâchés d'avoir échappé à la queue au téléphérique.

"Les conditions sont au top, ça se présente bien." Tranquillement, au rythme "vieux guide", s’amuse Christophe Profit, le trio progresse dans la voie des pionniers. C’est par là que le 8 août 1786, Michel Paccard et Jacques Balmat ont les premiers atteint le sommet. Se mettre dans leurs pas, "ça donne du sens à l'aventure", et "ça pousse à se botter les fesses, parce qu’on n’arrivera jamais à leur niveau", dit cette légende de l'alpinisme qui a réalisé tant d’exploits dans les années 80... Dans le K2 himalayen, il a ouvert une nouvelle voie à plus de 8 000 mètres, sans oxygène et sans porteurs. Dans les Alpes, Il a enchaîné les faces nord, et gravi le pilier des Drus en solo intégral.

Des chutes de sérac "complètement imprévisibles"

"C’est juste fou, s’émerveille Laure un peu plus haut. On est au milieu des glaciers." Le glacier a reculé. Le guide le sait, "il faut profiter de tout ça, parce que d’ici aux vingt prochaines années, ça va disparaître". Dans un décor lunaire, enjamber précautionneusement les crevasses et voir une avalanche se déclencher juste en face… "C’est la montagne qui vit, elle nous le rappelle." Le lendemain, il faudra franchir le passage surplombé de tours de glaces "qui fait peur à la Terre entière" depuis qu'en avril 2023, un couple d'Allemands a été tué par une chute de sérac.

Et voici le refuge des Grands Mulet... désert à l'exception de ses deux gardiens, admiratifs de ce guide "atypique" qui "regarde la montagne avec des yeux d’enfant". Au matin, de l'autre côté, la pierraille fait place à une neige éblouissante. Le sommet se profile dans des conditions optimales. Et avec lui, "une sacrée émotion".

Un reportage de Marc de Langenhagen, Bertrand Delapierre et Guillaume Salasca.

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