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Visite de Rohani : la question des droits de l'homme en Iran reste en filigrane

Pendant Hassan Rohani et François Hollande confirmaient la signature d'une vingtaine de contrats, des manifestants ont dénoncé à Paris la situation des droits de l'homme en Iran. François Hollande assure avoir abordé la question dans ses entretiens avec Rohani.
Article rédigé par Anne Patinec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Manifestation contre les exĂ©cutions perpĂ©trĂ©es en Iran, ce jeudi Ă  Paris. © Jacky Naegelen/Reuters)

Lors de la confĂ©rence de presse commune tenue par François Hollande et son homologue iranien, François Hollande a assurĂ© avoir rappelĂ© Ă  Hassan Rohani "l'attachement de la France aux droits de l'homme". "C'est un nouveau chapitre de nos relations qui s'ouvre aujourd'hui", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident français François Hollande. "Oublions les rancƓurs", avait dĂ©clarĂ© dans la matinĂ©e M. Rohani. Les deux hommes clĂŽturaient ainsi la visite officielle Ă  Paris du prĂ©sident iranien, marquĂ©e par l'annonce de la signature d'une vingtaine de contrats avec la France.

  

Plus tÎt, dans l'aprÚs-midi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté place Denfert-Rochereau, à Paris, contre la visite officielle du président iranien. Ils protestent notamment contre les exécutions qui se poursuivent en Iran et la violation réguliÚre des droits de l'homme dans le pays. Ils ont du mal à accepter que le président iranien soit reçu en grandes pompe en France.

 Sono ultra-puissante, Ă©cran gĂ©ant sur un podium et des centaines de manifestants qui brandissent des drapeaux iraniens et des pancartes "Non Ă  Rohani" : place Denfert-Rochereau, ce jeudi, la mise en scĂšne est Ă©tudiĂ©e. Sur une remorque, Ă  cĂŽtĂ©, plusieurs personnes vĂȘtues de jaune, une corde autour du cou, symbolisent les exĂ©cutions qui se poursuivent en Iran.

 

Dans le cortÚge, beaucoup d'Iraniens exilés, parfois venus d'autres pays européens. Paria Kohandel n'a que 18 ans. Elle a fui l'Iran il y a quelques mois; son pÚre est prisonnier politique depuis plus de 10 ans et la jeune femme a du mal à accepter la visite de Rohani en France. "J'ai éte choquée, en Iran, l'image de la France est celle d'un pays démocratique. L'Iran a exécuté 2000 personnes, estime-t-elle. Rohani est celui qui les a fait exécuter... Et ici, ils reçoivent ce mollah..."

"Les contrats peuvent ĂȘtre signĂ©s autrement"

Selon les manifestants, au moins 52 personnes ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es en Iran depuis le dĂ©but 2016. Simin Nouri vit Ă  Paris depuis plus de 40 ans. Elle est responsable de l'association des femmes iraniennes en France et elle se dit indignĂ©e que son pays d'adoption fasse autant d'honneur au prĂ©sident du rĂ©gime des mollahs, qui viole rĂ©guliĂšrement les droits de l'homme. "Les contrats peuvent ĂȘtre signĂ©s autrement. Ce n'est pas la peine de recevoir un tel personnage, qui exporte l'intĂ©grisme islamiste dont le monde entier, aujourd'hui, souffre."  Plusieurs personnalitĂ©s françaises ont aussi participĂ© au rassemblement.. L'avocat Henri Leclerc, ancien prĂ©sident de la Ligue française pour la dĂ©fense des droits de l'homme et du citoyen, l'ancienne secrĂ©taire d'Etat Rama Yade ou encore le dĂ©putĂ© europĂ©en d'Europe Ecologie-Les Verts, JosĂ© BovĂ©. Pour cernier, les contrats commerciaux ne doivent pas occulter les droits de l'homme. "On peut parler Ă  tout le monde. Mais de lĂ  Ă  faire passer les droits de l'homme au second plan pour vendre des bagnoles ! On lutte contre Daech, contre la logique du califat... Mais c'est la mĂȘme chose !"  Aujourd'hui, 65 parlementaires français ont aussi signĂ© une tribune dans laquelle ils demandent Ă  François Hollande d'ĂȘtre ferme avec Hassan Rohani au sujet des droits de l'homme. Ils exigent notamment la libĂ©ration des prisonniers politiques.   

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