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Une primaire à droite ? Et pourquoi pas...

La droite a crevé l'abcès. L'idée de primaires à l'UMP, lancée par des membres de la majorité, chemine... pour aboutir ?
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Plusieurs membres de la majorité suggèrent ouvertement l'idée de primaires à droite. (AFP - Eric Fefferberg)

La droite a crevé l'abcès. L'idée de primaires à l'UMP, lancée par des membres de la majorité, chemine... pour aboutir ?

"La meilleure manière de perturber ce scénario-catastrophe déjà en cours d'écriture serait, pour le président sortant, de prendre lui-même l'initiative de proposer des primaires à droite, en annonçant sa propre candidature", a suggéré l'ancien ministre Alain Lamassoure dans une tribune publiée dans Le Monde.

La même demande, plus nuancée, a été faite par Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. "Il s'agit de dire clairement à nos sympathisants et à nos électeurs que, oui, il y aura un débat à l'UMP, que oui il y aura un vote, il est prévu par les statuts. Les statuts de l'UMP prévoient une procédure, un vote", a-t-il déclaré à Europe 1.

Cette démarche permettrait de donner plus de légitimité à la candidature de Nicolas Sarkozy. Mais en même temps, elle mettrait en évidence les divisions au sein de la majorité alors que l'UMP a récemment été secouée par le tout, sur fond de mauvais sondages, d'une côte d'impopularité record pour le président de la République et les différents revers essuyés lors des derniers scrutins.

Le mois dernier, déjà, à l'issue de la défaite subie par l'UMP lors des élections cantonales, Jean-Pierre Grand, député UMP de l'Hérault, avait fait part de sa réserve quant à une candidature de Nicolas Sarkozy en 2012.

"Au vu de la politique désavouée de Nicolas Sarkozy, récemment fustigée par les élections cantonales, il s'agit non pas de désigner le meilleur candidat de l'UMP mais le meilleur candidat pour les français, avait-il dit sur La Chaine Parlementaire.

Sarkozy est le "candidat naturel", selon Morano
Pour Nadine Morano, ministre de l'Apprentissage, la question des primaires à droite n'a pas lieu d'être. "Nous avons un leader, nous avons un candidat naturel, donc la question des primaires ne se pose même pas", a-t-elle déclaré jeudi sur I-Télé/Radio Classique, jugeant "totalement marginal" l'avis d'Alain Lamassoure.

Interrogé sur les sondages d'Harris Interactive selon lesquels, la présidente du FN Marine Le Pen se qualifierait au second tour, en éliminant Sarkozy dans trois cas sur quatre, elle répond que "les sondages un an à l'avance ne veulent strictement rien dire (...) l'histoire nous a démontré que c'était la photographie inverse" du résultat final, a estimé la ministre.

Mais pour le député UMP Yannick Favennec, c'est François Fillon qui apparaît comme "un candidat naturel pour 2012", rapporte lepoint.fr. Une primaire créerait "une dynamique à l'UMP", poursuit-il. Mais je ne vois pas qui aurait le courage ou l'inconscience de défier Nicolas Sarkozy", conclut-il.

Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse, balaie sans détour l'idée de primaires à l'UMP : "C'est un faux débat lancé par des intellectuels qui pensent dans leur salon."

"Si Sarkozy est à moins de 15% d'intentions de vote, il n'ira pas", dit Bernard Debré
Le député UMP Bernard Debré est moins tranchant. "Le chef de l'État s'est donné jusqu'à septembre pour faire sa campagne. Alors, il fera le point. Si Sarkozy est à 15 % d'intentions de vote, il n'ira pas en 2012." Et de poursuivre : "Si Sarkozy n'est pas candidat, il faudra organiser une primaire..."

Si l'actuel locataire de l'Elysée ne se présentait pas, alors François Fillon et Alain Juppé seraient dans les starting-blocks.

Dominique de Villepin et Jean-Louis Borloo, eux, le sont déjà depuis longtemps. "C'est justement pour ne pas se soumettre à une primaire qu'ils ont rendu leur carte de l'UMP !", remarque Hervé Novelli.

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