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UMP : les trois raisons pour lesquelles Jean-François Copé a gagné

A l'issue d'un véritable psychodrame, et pour 98 voix de plus que François Fillon, Jean-François Copé a été déclaré vainqueur de l'élection à la présidence du parti. Alors qu'il n'était pas favori. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le nouveau président de l'UMP, Jean-François Copé, entouré de ses soutiens au siège du parti, à Paris, le 19 novembre 2012. (WITT / SIPA)

SUCCESSION A L'UMP – L'interminable suspense a pris fin. Près de trente heures après la fin du vote des militants, Jean-François Copé a été déclaré vainqueur de l'élection pour la présidence de l'UMP, lundi 19 novembre, devançant de 98 voix seulement François Fillon.

Selon les résultats communiqués par la commission électorale du parti à l'issue de nombreux recomptages, Jean-François Copé a recueilli 50,03% des voix. 

Francetv info en profite pour revenir sur les trois raisons principales pour lesquelles les militants de l'UMP, à une courte majorité, l'ont préféré à l'ancien Premier ministre alors que les sondages donnaient plutôt l'avantage à ce dernier. 

1Parce qu'il était plus proche des militants

Si l'ensemble des sympathisants de l'UMP penchaient nettement pour François Fillon – selon un sondage BVA publié le 16 novembre, 67% souhaitaient la victoire de l'ancien Premier ministre –, les seuls adhérents, eux, ont donc préféré la candidature de Jean-François Copé. 

Un candidat qu'ils connaissaient peut-être mieux que François Fillon. Pendant que celui-ci a passé cinq ans sous les ors de Matignon, le député-maire de Meaux, lui, a profité de sa fonction de secrétaire général de l'UMP pour écumer sans relâche les fédérations les unes après les autres. Il a animé des meetings partout en France, rencontré les militants, discuté avec eux. Et ce dès son arrivée à la tête de l'UMP, en novembre 2010. 

2Parce qu'il a joué à fond la carte de la sarko-nostalgie

C'est peut-être cette proximité qui lui a permis de mesurer, mieux que quiconque, la sarko-nostalgie des militants UMP au lendemain de la victoire de François Hollande. Dès le début de sa campagne, Jean-François Copé s'est inscrit dans les pas de Nicolas Sarkozy. Il a ainsi dénoncé avec la plus grande fermeté chaque critique émise à l'égard de l'ancien chef de l'Etat, avant de déclarer, à la fin de l'été, que si Nicolas Sarkozy souhaitait être candidat en 2017, il se placerait "à ses côtés"

Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé lors d'une cérémonie au musée de la Grande guerre de Meaux, le 11 novembre 2011. (PHILIPPE WOJAZER / AFP)

François Fillon, lui, a parfois pris ses distances avec l'ancien président de la République. Dans un entretien accordé au Point mi-août, il avait notamment proposé une approche des choses "plus sereine et plus pragmatique" que celle de Nicolas Sarkozy. Quant à la question de savoir si, comme Jean-François Copé, il était prêt à s'effacer au profit de l'ex-chef de l'Etat s'il souhaitait revenir sur le devant de la scène, François Fillon s'était montré beaucoup moins enthousiaste : "On ne va pas passer chacune de nos journées d'ici la fin du quinquennat à savoir si Nicolas Sarkozy va revenir ou ne va pas revenir", s'était-il agacé.

3Parce qu'il a répondu aux attentes droitières d'une majorité de militants

Sur le fond, enfin, Jean-François Copé a saisi, mieux que François Fillon, ce qu'attendait une majorité des militants. A savoir une droite résolument offensive, assumée, prête à déplacer son curseur traditionnel sur son flanc droit. C'est cette droite-là que Jean-François Copé a su convaincre, en martelant tout au long de la campagne son concept de "droite décomplexée".

Et c'est sans doute là le principal enseignement de la très courte victoire du camp de Jean-François Copé : désormais, l'UMP est clairement bicéphale. Pour 50,03% des électeurs, la ligne politique du parti doit se "décomplexer". Notamment en ne s'interdisant pas de reprendre des propositions que seule l'extrême droite faisait jusqu'à présent, sur l'immigration, la délinquance ou les aides sociales par exemple.

Pour les 49,97% restants, la ligne doit au contraire rester plus modérée, plus traditionnelle. Voilà donc l'UMP divisée en deux parties parfaitement égales ! Une "fracture politique et morale" que François Fillon a pointée dès lundi soir en actant sa défaite (voir la vidéo), et que l'ancien Premier ministre se propose de réduire sous une forme qu'il précisera dans les jours prochains, a-t-il assuré. A la tête de l'UMP, ce sera aussi la tâche principale de Jean-François Copé. Les deux hommes incarnent désormais deux tendances si différentes que la question de la survie de l'UMP pourrait bien se poser rapidement.

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