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Législatives 2022 : François Hollande et Bernard Cazeneuve en Corrèze pour défendre la "crédibilité" de la socialiste dissidente

L'ancien président et l'ancien Premier ministre étaient à Donzenac (Corrèze), lundi, pour défendre la candidate socialiste dissidente de la Nupes. Objectifs : tâcler La France insoumise et préparer 2027.

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Hollande et Bernard Cazeneuve lors de leur arrivée à Donzenac (Corrèze) pour une réunion publique, lundi 30 mai 2022. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

Dans la salle des fêtes du village de Donzenac, en Corrèze, François Hollande est à l'aise, lundi 30 mai. Il retrouve des élus qu'il connaît bien, les salue et bavarde un peu. L'ancien président de la République est venu assister à une réunion publique tenue en soirée par la candidate socialiste dissidente aux élections législatives. En effet, la Nupes, la formation de la gauche unie pour le scrutin à laquelle participe officiellement le Parti socialiste, a investi une candidate de La France insoumise. 

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Comme un poisson dans l'eau, François Hollande tente même – peut-être par réflexe – de s'asseoir sur la chaise du milieu, normalement réservée à la candidate qu'il est venue soutenir. C'est en Corrézien qu'il dit venir la défendre dans sa circonscription face à son adversaire insoumise. "Dans cette circonscription, qui a été la mienne, ce sont les socialistes qui sont les mieux implantés, affirme l'ancien président de la République. Il y a dans certaines circonscriptions un choix, qui n'est pas d'opposition à tel ou tel mais de proposition et de crédibilité."

Les socialistes "moutonniers et grégaires"

"Viens Bernard, tu leur manques !", lance – un brin amusé – François Hollande. "Bernard", c'est Bernard Cazeneuve, son ancien Premier ministre, présent lui aussi pour soutenir la dissidente socialiste. Le Cherbourgeois est plus en retrait à Donzenac mais aussi plus présent sur le terrain auprès des dissidents. "Je me méfie des voyageurs sans bagages. Or, les socialistes ont déposé tous leurs bagages et se sont précipités de façon moutonnière et grégaire vers le grand méchant loup qui menaçait de les manger tout cru", déplore celui qui a quitté le Parti socialiste après l'accord de la Nupes.

François Hollande a pris la parole lors d'une réunion publique à Donzenac (Corrèze), lundi 30 mai, pour soutenir la candidate socialiste dissidente face à la candidate La France insoumise investie par la Nupes. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

Il se montre plus offensif : "C'est très dommage parce que la politique n'est pas un exercice qu'on conduit en courbant l'échine et en longeant les murs." Devant une soixantaine d'habitants, il s'attaque frontalement à La France insoumise et ses candidats.

"Ce sont des femmes et des hommes d'appareil, qui ne sont enracinés dans aucun territoire et repartiront après avoir été battus car il est fort possible qu'une grande partie d'entre eux soient battus, pour des raisons qui tiennent au fait que personne n'a vocation spontanément à leur faire confiance."

Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre

au cours d'une réunion publique à Donzenac (Corrèze)

Les deux poids lourds socialistes sont ovationnés par des militants historiques galvanisés. "C'est comme si on m'avait mis une bouffée de vitamines, j'ai l'impression d'avoir rajeuni de dix ans !", se réjouit Guy, tout sourire. "Je vous promets que je suis regonflé à bloc. Je sens qu'il y a des personnes qui sont restées fidèles au parti socialiste." En effet, François Hollande et Bernard Cazeneuve veulent refonder la gauche social-démocrate : "Il ne faut pas sortir au dernier moment", glisse l'ancien président qui estime que le PS est arrivé trop tard dans la course à la présidentielle. Il regarde déjà vers 2027.

Législatives : F. Hollande et B. Cazeneuve en Corrèze - Reportage de Victoria Koussa

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