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Pour Eva Joly, Areva a besoin d'un plan de "reconversion, pas d'austérité"

Pour Eva Joly, "le déclin du nucléaire français est une tendance lourde que Nicolas Sarkozy, VRP de luxe de l'atome, n'a pas réussi à enrayer." Areva, estime-t-elle, a davantage besoin d'un plan de reconversion que d'un plan d'économies.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Eva Joly (8 décembre 2011) (AFP/Citizenside.com)

Pour Eva Joly, "le déclin du nucléaire français est une tendance lourde que Nicolas Sarkozy, VRP de luxe de l'atome, n'a pas réussi à enrayer." Areva, estime-t-elle, a davantage besoin d'un plan de reconversion que d'un plan d'économies.

Eva Joly l'avait dit à Rully (Saône-et-Loire) aux rares syndicalistes d'Areva qui avaient accepté de la rencontrer. La candidate Europe Ecologie-LesVerts à la présidentielle l'a répété lundi 12 décembre : l'ex-fleuron du nucléaire français, "a besoin d'un plan de reconversion, pas d'un plan d'austérité". L'ancienne juge d'instruction réagit ainsi au vaste plan d'économies annoncé par l'entreprise nucléaire.

Areva annonce un plan d'économies, sans détailler l'emploi

Le plan stratégique "Action 2016" adopté lundi par le conseil de surveillance d'Areva vise à réaliser un milliard d'économies annuelles d'ici 2015, ainsi que 1,2 milliard d'euros de cessions.

Selon La Tribune, Areva va réduire ses effectifs français via un gel des embauches. Ce gel se traduirait par 1 000 à 1 200 départs non remplacés chaque année, malgré les engagements à épargner les 28 000 salariés de l'Hexagone. Ces informations ont été confirmées dans la soirée de lundi par la direction lors d'un comité de groupe d'Areva.

Comme l'avait souligné Mme Joly lors de son déplacement en Bourgogne, la technologie française "ne s'exporte plus" , ou plus difficilement, depuis la catastrophe de Fukushima au Japon en mars 2011, à la suite d'un tsunami.

"Le déclin du nucléaire" "une tendance lourde"

Pour Mme Joly, "le déclin du nucléaire français est une tendance lourde que le président Nicolas Sarkozy, VRP de luxe de l'atome, n'a pas réussi à enrayer. Allons-nous faire les mêmes erreurs que par le passé avec l'industrie minière ou les chantiers navals?", demande l'eurodéputée EELV.

"Alors que le marché des énergies renouvelables est en plein développement, celui du nucléaire doit, après Fukushima, après Tchernobyl, faire face à l'explosion des coûts : investir dans le nucléaire français coûte 3,4 fois plus cher maintenant qu'il y a 25 ans. Avec l'EPR de Flamanville, il faut s'attendre à près de cinq fois plus", affirme-t-elle.

"Résultat : de nombreuses installations du groupe Areva sont en surcapacité chronique. C'est bien la stratégie globale de l'entreprise qui a voulu croire à une renaissance du nucléaire qui est aujourd'hui en question", dénonce-t-elle. Pour la candidate, "il est temps d'organiser une sortie de crise par le haut pour les salariés du nucléaire".

La transition énergétique

"Je veux engager la transition énergétique, créatrice de 600.000 emplois dans les économies d'énergie et les énergies renouvelables. Ce sont les marchés d'avenir, tout comme le démantèlement et la gestion des déchets. Areva, grâce au savoir-faire de ses salariés, doit tirer son épingle de la nouvelle donne énergétique", conclut-elle.

Lors de son déplacement à Rully, Mme Joly avait tenu le même discours à deux syndicalistes Sud et un syndicaliste CFDT de l'entreprise nucléaire. Elle avait estimé nécessaire la reconversion des salariés du nucléaire dans les nouvelles énergies et le démantèlement des centrales existantes. La CGT d'Areva avait refusé de la rencontrer.

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