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Pour Brice Teinturier (Ipsos), "la dynamique est davantage du côté de Mélenchon que de Sarkozy"

Directeur général délégué d'Ipsos France, partenaire de France Télévisions, Brice Teinturier estime qu'"on ne peut parler de dynamique Sarkozy" dans les sondages. Si dynamique il y a, il la décèle chez Jean-Luc Mélenchon. Il répond à Francetv2012.
Article rédigé par Olivier Biffaud - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France (PATRICK KOVARIK / AFP)

Directeur général délégué d'Ipsos France, partenaire de France Télévisions, Brice Teinturier estime qu'"on ne peut parler de dynamique Sarkozy" dans les sondages. Si dynamique il y a, il la décèle chez Jean-Luc Mélenchon. Il répond à Francetv2012.

Alors qu'un institut de sondage, l'Ifop, a été le seul à placer Nicolas Sarkozy, pour la première fois, devant François Hollande dans un sondage d'intentions de vote pour Europe 1 et Paris-Match publié le 13 mars, il n'était pas inintéressant de revenir sur les mouvements d'opinion de la semaine écoulée.

D'autant que l'Ifop a publié une nouveau sondage, le 18 mars, cette fois pour le Journal du dimanche, qui confirme la position de M. Sarkozy en minimisant son avance sur M. Hollande.

Les deux camps scrutent les sondages

Bien qu'ils s'en défendent, les deux camps scrutent avec une grande attention l'auscultation permanente de l'opinion publique par les sondeurs. Quand ils ne sont pas, eux-mêmes, à l'origine de ces enquêtes.

Le sondage du 13 mars a "requinqué" la majorité, selon les termes utilisés par Le Figaro des samedi 17 et dimanche 18 mars qui titrait : "la confiance revient à droite". A gauche, on a joué la sérénité mais le candidat socialiste à évoque, pour la première fois, le "vote utile".

Francetv2012 a interrogé Brice Teinturier, délégué général d'Ipsos France, institut partenaire de France Télévisions, sur les enseignements à en titrer.

Quelle analyse faites-vous de la semaine sur le plan des mouvements d'opinion ?

Brice Teinturier : On peut tirer deux enseignements des enquêtes publiées dans la semaine.

D'une part, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont à égalité au premier tour (sondages CSA et OpinionWay) ou Nicolas Sarkozy est légèrement devant (sondage Ifop) ou derrière (sondage TNS Sofres).

D'autre part, sur le plan de la stricte semaine, Nicolas Sarkozy s'est plutôt tassé : lundi, selon l'ifop, il était à 28,5% et François Hollande à 27%. Dimanche, l'ifop le situe à 27,5%, soit - 1 point, tandis que François Hollande serait stable à 27%.

Nous sommes là dans des évolutions limitées qu'il ne faut pas sur-interpréter. Mais à minima et dans la semaine, on ne peut parler d'une dynamique Sarkozy.

Ipsos était sur le terrain vendredi et samedi, l'institut livrera ses résultats mardi 20 mars.

Existe-t-il, malgré tout, un élan ou une dynamique en faveur de Nicolas Sarkozy et a contrario un tassement ou une stabilisation chez François Hollande ?

Au-delà de cette seule semaine et depuis son entrée en campagne, il y a un mois, Nicolas Sarkozy a progressé d'environ 2 points ou 2,5 points suivant les instituts et selon leurs niveaux de départ.

C'est une lente reconstruction de son socle électoral. C'est une progression. C'est pour l'instant un atterrissage dans une zone attendue et cohérente, qui doit le situer au minimum à 28% ou 29% mais ce n'est pas encore une dynamique, au sens d'un mouvement haussier fort et régulier et qui va en s'accélérant.

Les choses se font plutôt de manière hâchée, une semaine positive succédant à une semaine qui l'est moins.,

François Hollande s'est lui tassé de manière quasi continue : début janvier, il était en baisse après le haut niveau de la désignation des primaires. Après la séquence du Bourget, il était remontée. Depuis, il s'est tassé de 2 points à 3 points, l'essentiel étant allé sur Jean-Luc Mélenchon.

Car s'il y a une dynamique, elle est davantage du côté de Jean-Luc Mélenchon dont la progression semble beaucoup plus régulière. Il est mainteant à plus de 10%.

Question dynamique, justement, où en sont Marine Le Pen et François Bayrou ?

Les deux stagnent : François Bayrou dans la zone des 13% et Marine Le Pen aux alentours de 16%. Cette dernière s'est légèrement tassée dans la dernière période.

Tout l'enjeu de la séquence qui s'ouvre, et bientôt de l'égalité des temps de parole, est donc de savoir si elle va modifier à la marge les choses et au profit de qui, ou plus substantiellement.

En 2002, les "petits candidats", peu connus, avaient profité de la séquence, notamment Olivier Besancenot. En 2007, le vote utile avait fait que cela n'avait pas joué et les évolutions furent très faibles.

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