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Petites villes cherchent candidats pour les municipales

Ils n'ont que quelques dizaines ou quelques milliers d'habitants dans leur commune, et parfois, c'est un véritable casse tête pour trouver un candidat au futur poste de maire. Trop de responsabilités, pas assez de temps, une tâche de plus en plus dense et beaucoup d'autres raisons qui entraînent une vraie "crise des vocations".
Article rédigé par Laëtitia Heuveline
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

A Ouvrouer-les-Champs dans le Loiret, une commune de 539 habitants proche d'Orléans, André Galhac ne se représente pas et les 15 places du conseil municipal ne semblent pas intéresser d'éventuels candidats.

Le maire sortant a déjà distribué des tracts, sans succès. Il organise donc une réunion municipale le 24 février pour expliquer sa fonction et tenter de motiver les troupes : "On invite les habitants, les Oratoriens, à venir pour que nous puissions leur expliquer notre charge de travail. C'est un manque de connaissances qui fait que les gens hésitent à s'engager ".

Yves Gaillard va même plus loin. Pour ce maire sans étiquette de Membrolles, dans le Loir-et-Cher, la fonction est devenue ingrate. Lui aussi peine à boucler une liste pour sa succession, et les réactions de ses 260 habitants sont généralement unanimes.

"Ils me disent 'ohalala on ne veut pas prendre ces responsabilités, on est tranquilles chez nous'. C'est le temps qui freine l'investissement. Personne n'a plus envie d'en donner. C'est un travail ingrat qu'il faut assumer avec beaucoup de courage. On donne beaucoup de sa personne et on ne reçoit peu en retour ", explique l'édile.

Tout cela vient d'un changement de mentalités selon le maire de Beaumont-sur-Oise, Fabrice Millereau. A la tête de cette ville de 10.000 habitants, il confie avoir "vu les choses se dégrader en 25 ans de mandat ". "Les gens qui arrivent maintenant dans nos villes, on leur doit tout. Actuellement c'est 'monsieur le maire, j'ai payé mes impôts, vous me devez'. J'espère que le balancier reviendra mais c'est un défaut qu'on ressent tous les jours ", poursuit-il.

Concrètement, que se passe-t-il s'il n'y a pas de candidat ? C'est le préfet qui désigne une délégation d'au moins trois membres qui gérera la commune pendant trois mois, le temps d'organiser des élections partielles. Si à l'issue de ce délai il n'y a toujours personne, le préfet pourra proposer le rattachement à une autre commune.

A cela s'ajoute désormais la modification du code électoral du 17 mai 2013. Dans les communes de moins de 1.000 habitants, les électeurs pouvaient voter même sans candidat, et ils pouvaient inscrire les noms qu'ils voulaient. Ce n'est plus possible.
Il est également désormais obligatoire de présenter une liste complète et paritaire pour les villes, dès 1.000 habitants. C'était auparavant 3.500 habitants.

Pour maître Philippe Bluteau, avocat spécialiste du droit électoral, cela va donc limiter la pluralité des candidats. "On trouvera au moins une liste. Par contre, il n'est pas exclu qu'il y ait beaucoup de moins de listes que ce à quoi on s'attendait et c'est le paradoxe de cette réforme. Je ne suis pas certains que la démocratie locale y gagne en vigueur ", explique-t-il.

De son côté, l'association des petites villes de France, l'APVF, temporise. Elle a réalisé une étude l'année dernière pour savoir qui entendait se représenter. Selon celle-ci, trois quarts des maires entendent briguer un nouveau mandat. "Nous nous attendions à plus de passations de pouvoir parce qu'il y a un effet de génération. La réalité c'est que la statistique est à peu près la même que celle des élections précédentes ", précise Florent Yann Lardic, qui a mené cette enquête.

Il faudra encore patienter trois semaines pour en être certain. Les candidats ont jusqu'au 6 mars pour déposer leur liste en préfecture.

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