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Panama papers en Islande : le Parti pirate prêt à l'abordage post-scandale

Le nouveau Premier ministre a annoncé mercredi des législatives anticipées à l’automne. Le Parti pirate qui milite pour la transparence de la vie publique pourrait profiter de la colère des habitants engendrée par l'affaire des Panama papers.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Katla Holm "capitaine" de la section de Reykjavik du Parti pirate islandais © Radio France / Sandrine Etoa-Andègue)

La contestation en Islande autour des Panama papers a conduit à la démission du Premier ministre, à une nouvelle nomination puis à l'annonce d'élections législatives anticipées à l'automne. Le scandale pourrait profiter au Parti pirate. Selon un sondage, en cas de scrutin avant l'heure, cette jeune formation arriverait en tête avec 43%. 

Les coulisses du jeune Parti pirate en Islande : un reportage de Sandrine Etoa-Andegue

"Changer le système de l'intérieur"

Le Parti pirate est une jeune formation politique représentée par trois députés au Parlement islandais. Il prône, avec de plus en plus de succès, une démocratie participative. Son QG se situe dans une zone industrielle de la capitale islandaise Reykjavik, face à la mer. Katla Holm se présente comme "capitaine des pirates de Reykjavik"

"On est juste une bande d’intellos branchés qui veulent pirater et changer le système de l’intérieur"

En faisant un parallèle avec la vie politique, Katla explique qu'"il y a beaucoup de corruption en Islande, un pays dirigé depuis des décennies par les mêmes familles".

"On a la même chose en politique, des responsables tournés vers eux-mêmes qui dirigent dans leurs intérêts et ceux de leur famille pendant qu’une bonne partie de la population lutte pour s’en sortir."

Le discours séduit Thomas, un artiste français d'une trentaine d'années, qui vit en Islande depuis trois ans. Il est allé manifester devant le Parlement aux côtés de ceux qui jettent des bananes ou des œufs sur la façade du bâtiment comme Baldour qui veut "du neuf" :

"Au moins eux, ils ne sont pas sectaires et en même temps ils se battent pour des valeurs comme l’égalité, c’est ce qui plaît aux gens. Et puis, ils nous ressemblent et ça c’est très sexy". 

Il sourit quand on lui demande s’il fait référence à la députée du Parti pirate et co-fondatrice du mouvement. Look gothique et montre connectée. Birgitta jette toutes les deux secondes un œil à son ordinateur portable. Elle est très sollicitée. Une centaine de demandes d’interviews l'attend sur un agenda de Premier ministre que cette passionnée de poésie sera peut-être un jour. Une ambition dont elle se défend : "Ce n’est pas du tout ce que je vise, la tradition qui veut que les leaders des principaux partis deviennent forcement Premier ministre c’est dépassé". Birgitta précise que dans son Parti "tout le monde peut-être chef" . "Je ne sais même pas si je suis la mieux placée pour ça" ajoute-t-elle.

"Notre priorité c’est de faire des réformes démocratiques en Islande, faire participer la population, et changer les modes de gouvernance."

Très bientôt, à l'automne, les choix de navigation du Parti pirate seront éprouvés par des élections anticipées. 

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